Puisque l'heure éphémère épuise à l'infini
Les sanglots suffoquants de ma longue agonie
Bientôt je partirai. Les mornes abandons
Ne seront alors plus qu'infimes dérisions.
Infimes, ou bien infâmes, où trouver l'élixir?
Le temps s'étrangle encore en torves souvenirs.
Tout se tait et écoute. En mon âme demeure
L'idéal de clarté que je savais par choeur.
Mais l'idéal est mort et avec lui le chant
De mes lèvres usées par la pluie et les vents.
Insipide labeur, modeste tourbillon.
Mes yeux s'élèvent au loin mais nulle lueur n'éclaire
L'appel si séducteur de ces paroles amères.
Quand seule la nuit vit, les gouffres sont sans fond.