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 Le mystère Clochette

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4 participants
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Tickle
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Tickle


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Date d'inscription : 29/04/2005

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MessageSujet: Le mystère Clochette   Le mystère Clochette EmptyDim 9 Oct à 21:21

Au départ, il y avait un morceau du texte pour un projet d'illustration. Et puis j'ai rajouté un début.

Très librement inspiré des personnages de Sir J.M. Barrie et Régis Loisel




D’insondables mystères sont inscrits dans les rues de Londres. Celui-ci, comme tant d’autres, est emplit de magie et d’un peu de folie.


Il était une fois une toute petite fée, pas plus grosse qu'une pomme mais qui pouvait créer des problèmes aussi gros que des montagnes. C'est tout du moins la conclusion à laquelle j'arrive, assis là, sur le trottoir d'une rue dont je ne sais même plus le nom, plus perdu qu'on peut l'être au cœur de ma ville natale.
Je me suis réveillé ce matin avec une terrible sensation d'absence dans le coeur. Clochette, ma douce fée, était partie. Disparue quelque part dans Londres ou peut-être bien plus loin.


Je croyais pourtant l’avoir retrouvée pour toujours ce matin de juin où elle était apparue à ma fenêtre, de retour de ses voyages.
Clochette et moi, une histoire folle et éternelle.

Elle avait été ma compagne de jeu, mon ange gardien, quand tout petit, je ne voulais pas être comme les autres petits garçons. Elle m’avait inspirée mille et un contes et autant d’aventures durant les jours tristes de l’automne à Londres. Elle m’avait sauvé des mésaventures des amours enfantines dans les jardins de Kessington.

Un jour, elle était partie de ma vie. Elle m’avait cru trop fort quand je lui avais dit que je voulais grandir et que les gens allaient sûrement me prendre pour fou lorsque je voudrais leur présenter ce petit bout de rêve. Ce jour là, j’avais grandi d’un coup sans le vouloir et je ne voulais plus qu’il me reste de trace des douces années. Dans son studio près des oiseaux, Monsieur Kundal était mort.
La maladie avait perdu son combat face à la mort. Aux yeux des adultes, j’étais trop jeune pour avoir le droit de venir le veiller. Et puis son excellence à créer des univers imaginaires autour de moi était mal vu par les gens qui souhaitait me voir sortir de l’enfance.
Cependant, à la fin de cette triste après-midi, j’étais allé rejoindre mon vieil ami, envers et contre tout.
Le corps frêle de Monsieur Kundal gisait sous les draps épais. Il avait le teint gris, les cheveux collés sur son front, les yeux fermés, pour ne pas user son énergie à supporter la lumière de ce triste monde. Mais derrière ses paupières silencieuses, je savais qu’il m’avait vu entrer et qu’il connaissait mon visage rompu par la tristesse.

« Ne pleure pas Peter. C’est ainsi. A quoi bon continuer de se battre, pour qui ? pour quoi ?
- Mais, monsieur Kundal…Pour les gens qui vous aime, pour votre taverne, pour vos livres, pour moi…
- Garde tes larmes pour toi, Peter. Elles sont inutiles.
- Mais, monsieur Kundal, qui me racontera toutes ces merveilleuses histoires, qui m’emmènera au pays imaginaire, qui rira avec moi des cabrioles de Clochette ?
- Je vois bien ton visage désespéré, Peter. Mais je t’ai donné la clé de tous ces mondes, tu connais le chemin. Tu peux y aller seul maintenant, tu dois être maître de ton imaginaire, mon grand. Tes rêves sont à toi. Je t’ai aidé à les faire naître, c’est à toi de les garder précieusement contre ton cœur et dans ton âme. Moi, je vais retrouver mon île secrète et y savourer mes dernières illusions. Adieu Peter.

De longues minutes se sont égrenées calmement, mais pour chacune passée, c’était une année qui marquait mon cœur. Les larmes ont coulées, de moins en moins grosses, de moins en moins salées, puis se sont arrêtées. Je suis sorti dans la rue avec la tête cotonneuse, déconnecté de ma réalité. Je ne pouvais plus penser. Clochette a tintinnabulé à mon oreille. J’avais besoin d’elle à ce moment là, mais j’avais l’envie étrange qu’elle ait une taille humaine et qu’elle puisse me prendre dans ses bras pour que j’y laisse ce qui me restait de tristesse.
« Laisse moi, Clochette. Laisse moi ! »
Je me mis à crier et à sangloter.
« C’est fini tout ça Clochette, on est plus des enfants. La raison reprend ses droits. Il faut que je grandisse.
- …
- J’ai 13 ans, je ne peux plus croire à tout ça. Les fées, les elfes et les satyres, c’est bon pour les mômes.
- …
- Va t’en.
Je hurlai tout ce que j’avais en moi de rage, de dégoût et de désespoir.
« Va t’en ! »

Clochette n’y compris rien mais elle parti. Je regardai son halo de lumière diminuer, s’atténuer, s’amenuiser, disparaître. J’avais 13 ans, j’avais grandi.

A partir de ce soir, j’ai arrêté d’aller au pays imaginaire, j’ai arrêté de passer des heures la tête dans les nuages et mon corps de gringalet s’est développé. Je suis devenu un adulte, lentement mais sûrement.
J’ai choisi d’étudier la géographie. Lire des cartes, dessiner des plans, découvrir de nouveaux pays m’enchantait.

Un matin de juin, alors que je prenais mon thé assis devant une table encombrée de cartes d’océans et de terres lointaines, un son étrange me fit lever les yeux vers la fenêtre de mon petit appartement. Une lumière étrange, concentrée et vive, accompagnait ce bruit suave. Je me concentrai sur ce point, m’en rapprochai alors que des vagues de souvenirs m’assaillirent. Doux, aventureux, épiques, drôles, c’étaient les souvenirs de mes après-midi passé aux jardins de Kessington à rêver à d’autres mondes. Ou alors allais-je vraiment en tous ces endroits ?
« Clochette ? C’est toi, ma petite fée ?
La mélodie se fit plus persistante, la lumière pétillait.
« Clochette, c’est toi ! Ma douce, ma tendre, lumière de mon cœur !
Je passais la tête par la fenêtre pour l’accueillir. Elle voleta autour de mes oreilles, dans mes cheveux et sur mes yeux.
« Clochette, ah, ah. Petite fée de mon enfance, te revoilà !

Je ne comprenais pas trop pourquoi elle était revenue. Etait-ce mon âme qui penchait vers la rêverie ? Avait-elle besoin de quelque chose, de quelqu’un ? N’étais-je pas tout simplement en train de rêver ? Mais elle était là, devant moi et c’était tout ce qui comptait.
Les jours se sont alors ensoleillés, l’été était frémissant dans l’air, juin venait de m’apporter son lot de promesses de soirées chaudes et d’après-midi enchantants, dans un tout petit bout de femme.

Comme avant, les rêves ont jailli de ma tête et, sous mes yeux les cartes multicolores prenaient vies. Ces pays, qui n’étaient qu’illusion, devenaient réels. Je m’envolais avec elle au cœur des déserts du monde, découvrant les peuples ignorés de tous. Je traversais des océans entiers à ses côtés, des îles mystérieuses apparaissaient sans cesse. Ma vie londonienne ne m’intéressait plus, je m’évadais de plus en plus de ce quotidien d’adulte. Mes amis commençaient à s’inquiéter de ce qui était pour eux un enfermement. De petits échantillons de réalité me rattrapaient parfois : des coups de téléphone, des factures glissées sous la porte, l’échéance des examens qui se signalait sur mon calendrier. Mais rien de tout cela n’était assez puissant pour vaincre Clochette et tout ce qu’elle m’offrait.

La vie avait un sens à nouveau.


Pourtant, ce matin, Clochette avait de nouveau disparu. J’ai ouvert les yeux alors que la journée était déjà bien avancée. La lumière ne perçait pas vraiment à travers les rideaux. Nous étions en novembre, mois triste entre tous, une période grise et blanche, morne et sans attrait.
Et ma lumière n’était pas là. Pas de doux murmure au moment d’ouvrir les yeux, pas de nouvelle envolée à saisir dès le réveil. Un manque étrange dans le cœur, la bouche, tout le corps.
Je suis sorti sans vraiment savoir ce que je voulais faire ni où je voulais aller. Je me posais surtout beaucoup de questions: pourquoi était-elle partie, sans un mot? Peut-être avais-je oublié une fête ou anniversaire mais je croyais ma mémoire assez bonne pour que ce ne soit pas le cas. Peut-être était-ce à cause de cette vendeuse dans la librairie à qui j'avais un peu souri. Clochette peut être si jalouse parfois. Ou bien quelqu’un me l’avait enlevé. C’était tout à fait possible, quelqu’un excédé par mon état depuis qu’elle était revenue, l’avait kidnappée et renvoyée très loin de Londres. Mais comment pouvait-on faire du mal à quelqu’un de si adorable ? Et surtout, y’avait-il quelqu’un autour de moi qui voyait Clochette comme je la voyais ?
J'avais beau réfléchir, examiner toutes les possibilités, je ne comprenais pas ce qui avait pu se passer. J'errais donc dans les rues, cherchant une réponse tout autour de moi quand soudain, au fond d'une ruelle, je crus percevoir la lumière de ma fée. "Clochette?" J'appelai un peu sans espoir mais la lumière persista. Je pénétrais alors dans une toute petite rue pour atteindre la lumière blanche. Elle semblait si immobile que je fus surpris lorsqu'elle tournoya puis fila plus loin. Je savais que ce ne pouvait être Clochette mais je partais quand même à la poursuite de la lumière. Quand je la rattrapai, elle zigzagua puis partit encore plus loin. Je la suivi encore et nous partîmes alors dans une course irréelle dans le dédale des ruelles, des escaliers et des arrières cours. Puis elle disparu. Plus de lumière. Je ne comprenais pas ce qui se passait. Etait-ce vraiment Clochette qui jouait avec moi? Etait-ce mon esprit qui se perdait dans les limbes de la folie? Etait-ce autre chose?
Je ne savais plus, je reconnaissais à peine les lieux et je commençai à paniquer. Tout à coup, j'entendis un tintinnabulement, une mélodie que je savais reconnaître entre mille. "Peter". Cette fois-ci, j'en étais sur, c'était elle qui m'appelait, qui me faisait courir pour se venger de je ne sais quoi. Une fois de plus, je partais à la poursuite de ma fée, l'appelant à mon tour. J'ai du m'éloigner de plus en plus des rues qui m'étaient familières puisque soudain, j'atterris devant un canal inconnu de la Tamise. Les grelots sonnaient encore, plus près de l'eau. Je m'approchais, je vis l'auréole de cette satanée fée. J'étais de plus en plus près de la surface, un dernier tintement, je sombrai dans l'eau boueuse, sans force, alors que la lumière et les sons de cloches disparurent définitivement. Tout devint sombre, poisseux. L’eau s’immisça dans mes narines, ma bouche, pénétra mes vêtements, collant mes cheveux à mon front. Mon espoir coulait avec mon corps au fond de ce canal. Je ne reverrais plus Clochette, elle m’avait quitté et je devais maintenant affronter la vie. « Je ne peux pas Clochette, Reviens moi ! ». Je me laissais couler, épuisé. Alors, je sentis des mains m'attrapant, me broyant les membres pour essayer de me sortir de cette poisse. Des voix me parvinrent, la boue sortait de mes oreilles, de mes narines, de ma bouche. Je ne voulais pas ouvrir les yeux, je savais que je ne verrais pas Clochette. Je voulu fuir tous ces gens qui essayaient de me ramener à la raison.
"Que vous est-il arrivé, jeune homme? Vous vous êtes jeté délibérément dans le canal !".
Je suis parti, je les ai laissé à leur stupeur pour retrouver le calme de ma solitude. J'ai marché longtemps, fuyant les boulevards et le monde, me réfugiant dans les plus petits passages de Londres. Puis, fatigué, je me suis assis là.

Depuis combien de temps? Je ne sais plus. J'ai d'abord cherché à savoir où j'étais, mais depuis des heures maintenant, je pense à elle. Pourquoi est-elle partie? Pourquoi a t-elle joué avec moi comme cela? Pourquoi est-elle revenue si c’était pour me laisser de nouveau seul ? Peut-être aura-t-elle été ramenée à la raison par quelque sage du pays imaginaire. « Voyons, Clochette, il a 23 ans, on ne joue plus aux fées à 23 ans. Laisse le grandir ». Il doit être temps pour moi. Mais je ne sais pas comment faire, vraiment pas. Clochette…
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Lain
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Lain


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MessageSujet: Re: Le mystère Clochette   Le mystère Clochette EmptyLun 10 Oct à 12:43

Le mystère Clochette Triste20 Le mystère Clochette Triste20 Le mystère Clochette Triste20 Le mystère Clochette Triste20 Le mystère Clochette Triste20

maiiiiieuh tu m'as achevé là Le mystère Clochette Triste11 j'avais déjà le moral dans les chaussettes mais là... reviens, Clocheeeeeeeeeeeeeeeette Le mystère Clochette Triste20 Le mystère Clochette Triste20 Le mystère Clochette Triste20

mince, chuis incapable de faire un commentaire objectif, chuis atterré là ! Le mystère Clochette Triste20

*sigh* bon ben bravo, t'écris tellement bien que ça doit être la première fois depuis des années qu'un texte me fait pleurer comme un bébé ! j'ai honte. j'espère que toi aussi lol

... Le mystère Clochette Triste11
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eltrol
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eltrol


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MessageSujet: Re: Le mystère Clochette   Le mystère Clochette EmptyMar 11 Oct à 15:21

Et depuis quand on est grand à 23 ans?????? Le mystère Clochette Angry_gi
C'est qu'une lacheuse c'est tout!
Vais retrouver ma marmotte moi...
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Acyella
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Acyella


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Date d'inscription : 08/09/2005

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MessageSujet: Re: Le mystère Clochette   Le mystère Clochette EmptyVen 11 Nov à 2:04

Moi j'adore la fée Clochette et puis d'abord la faire revenir pour la faire repartir c'est un peu cruel à mon goût... M'enfin c'est quand même une bien jolie histoire que j'ai savourée...!
Merci Tickle Very Happy
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MessageSujet: Re: Le mystère Clochette   Le mystère Clochette Empty

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