| abattoir | |
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konsstrukt Grande plume
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| Sujet: abattoir Mar 22 Jan à 10:31 | |
| la chevrotine a découpé les entrailles de claude maffre des boyaux il y en a partout les fleurs sont irrécupérables même les arbres sont aspergés de sang et de bouts de tripes mais ça se voit moins je laisse tomber les fleurs que je tiens à la main ce sont des fleurs rouges ce sont pas les même fleurs que celles où claude maffre est tombé mort je me souviens pas avoir entendu de coup de fusil mais en cette saison les coups de fusil on y fait pas des masses attention je me dis vaut mieux que je parle de ça à personne qu’ils se démerdent entre eux les maffre et les gardiol moi c’est pas mon problème ces histoires je me dis j’ai qu’à aller ailleurs dans la forêt en chercher des fleurs jaunes mathilde de toute façon elle y verra que du feu claude maffre est étendu sur le dos les reins sont cisaillés et plein de sang il a la gueule dans les fleurs jaunes je le reconnais parce que je reconnais son tatouage sur la main il a la main ouverte et les doigts écartés comme s’il voulait cueillir des fleurs je vois les croix entre ses doigts trois croix une entre l’index et le majeur et une entre le majeur et l’annulaire et une entre l’annulaire et le petit doigt et aussi les trois points mort aux vaches sur la paume de l’autre main des tatouages de taulards claude maffre il a fait de la taule mais il aimait pas en parler et je me dis que maintenant il en parlera plus jamais j’ai encore mes fleurs à la main je me dis tiens je croyais que je les avais lâchées je regarde autour de moi je me tire je crois que je vais rentrer chez moi et tant pis pour mathilde j’aurais qu’à lui téléphoner et lui dire que je suis malade en tout cas les maffre et les gardiol qu’ils se démerdent avec leurs histoires moi je veux rien avoir à foutre avec tout ça | |
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konsstrukt Grande plume
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| Sujet: Re: abattoir Mer 30 Jan à 15:01 | |
| il est cinq heures vingt-neuf j’entends une respiration c’est elle et puis je me réveille j’ai froid j’ai rêvé de ma mère – elle hurlait – je la foutais à la porte j’ai sommeil je ne pourrais plus dormir encore trois heures à tirer je me lève j’ai froid je m’habille – les habits d’hier – entassés au sol – ils sentent la transpiration je sors de la chambre je suis dans le canapé j’allume la télé – de la neige – ça ne marche pas – sur toutes les chaînes – de la neige j’éteins la télé je reste assis sur le canapé il n’y a pas de bruit à un moment une voiture démarre le soleil se lève – d’abord lentement – et puis plus vite | |
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konsstrukt Grande plume
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| Sujet: Re: abattoir Mer 6 Fév à 9:54 | |
| mon patron avait un truc au visage – une espèce de maladie de peau tous mes collègues étaient absents – j’étais seul dans le bureau je me suis senti seul j’ai travaillé je n’ai pas été manger dans l’après-midi mon patron est venu me voir il m’a proposé un café à la machine à café nous étions seuls il me parlait en grattant ses boutons – il grattait sans s’en rendre compte – les minutes passent lentement je me fais chier il fait chaud je regarde dehors la lumière est froide dehors c’est le silence je transpire je suis moite | |
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konsstrukt Grande plume
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| Sujet: Re: abattoir Mer 13 Fév à 12:25 | |
| je suis dans le pâté putain la gueule de bois – la bouche collée la vache je suis où la vue encore brouillée je me redresse – merde je suis à poil – tout tourne merde – merde je suis à poil ça se stabilise sur une chambre que je ne reconnais pas je me touche la chatte je n’ai pas de sperme c’est déjà ça | |
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konsstrukt Grande plume
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| Sujet: Re: abattoir Mer 20 Fév à 10:45 | |
| je marche au milieu d’une rue piétonne blindée de monde la rue est bordée de vitrines – je jette un œil – des fringues – des bijoux – des meubles – mais surtout des fringues des fringues des fringues – pour tous les styles – et tous les gens qui se baladent avec au moins un sac marqué du logo d’un magasin – ça dégoûte un peu depuis combien de temps j’ai pas fait ça moi – entrer dans un magasin genre jennyfer ou mango – claquer cent euros – ressortir dans ma poche il y a quinze euros à tout casser – et au moins trois euros en pièces rouges depuis an – au moins un an ils sont cools mes parents de m’envoyer du blé quand vraiment ça va pas je passe devant un kébab j’ai pas très faim je commande quand même un falafel je le bouffe assise sur un banc | |
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konsstrukt Grande plume
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| Sujet: Re: abattoir Mer 27 Fév à 10:06 | |
| quand j’arrive au foyer j’ai vingt clopes d’avances pour fêter ça j’allume une camel je passe devant le bâtiment administratif et le réfectoire ce sont les seuls bâtiments en dur – le reste c’est du préfabriqué la clio de la directrice est garée devant le bâtiment j’espère qu’elle m’a pas capté j’ai pas envie de la voir cette vieille connasse je longe les dortoirs a b et c au bâtiment c je dis bonjour à malika qui fume à la fenêtre elle a l’air a peine réveillée elle est enceinte – elle passe ses nuits à tirer des bangs avec son mec qui est dansun autre foyer j’entre dans le bâtiment d je dépasse les toilettes et les douches j’ouvre la porte de ma chambre | |
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konsstrukt Grande plume
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| Sujet: Re: abattoir Mer 5 Mar à 10:09 | |
| devant moi la chaîne de montage est comme hier je fais toujours la même chose on fabrique des chaussures à talon aiguille moi j’assemble le talon et son embout le talon m’arrive nu et je dois coller dessus l’embout il m’arrive un talon toutes les deux secondes à la fin de la journée j’ai contribué à fabriquer sept mille deux cent paires de chaussures quand j’aurais cinquante ans ça fera quarante millions de paires de chaussures | |
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konsstrukt Grande plume
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| Sujet: Re: abattoir Mar 11 Mar à 23:03 | |
| je veux qu’on me frappe je veux qu’on m’enfonce des trucs dans le cul je veux qu’on m’insulte et qu’on me force à m’humilier et même si je n’aime pas ça c’est comme ça que je jouis | |
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konsstrukt Grande plume
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| Sujet: Re: abattoir Mar 18 Mar à 20:18 | |
| je ferme mon bureau à clef devant l’ascenseur huit personnes attendent l’ascenseur arrive nous montons tous il y a déjà quatre personnes à l’intérieur l’ascenseur commence son trajet silencieux je quitte l’immeuble je marche avec la foule je me rends à mon restaurant habituel je m’assieds à la même table qu’hier je commande un plat du jour au cours du repas un homme se suicide en se tirant une balle dans la bouche le vacarme est effroyable tout se suspend dans la salle moi aussi je cesse de manger ma cuillère aux trois quart pleine de soupe de poisson est figée dans ma main ma main est immobile entre l’assiette et ma bouche
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SOIREE DE LANCEMENT DE LA REVUE FREAKWAVE LE 22 MARS AU POINT EPHEMERE :
voici le programme de la soirée :
17h45 : ouverture de la salle 18h : présentation de la revue freak wave 18h15 : dj wise 19h : sexandroïdes 19h40 : lecture konsstrukt : christophe siébert + olivier lelong à 20h ça boucle et tout le monde dehors et retour à 21h pour le récital de costes (10€)
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abattoir numéro quatre ne va pas tarder à sortir. pour le recevoir gratuitement, envoyer un mail avec son adresse à konsstrukt@hotmail.com | |
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konsstrukt Grande plume
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| Sujet: Re: abattoir Mer 26 Mar à 11:59 | |
| je balance quelques coups de poings dans le mur aussi fort que je peux je m’éclate la peau des jointures mais je m’en fous il faut que je me calme j’avale une grande goulée d’air poussiéreux j’ai encore le cœur qui bat trop vite mais il finit par ralentir un peu mon stress baisse il reste une angoisse sourde bizarre comme si je savais qu’un truc horrible allait se passer et que je ne pouvais rien faire pour l’en empêcher c’est comme si je n’attendais que ça mais sans avoir courage d’attendre vraiment j’ai pas du tout envie de penser à ça je ne sais pas quoi penser ça me rend fou cette histoire ça me rend marteau ça prend toute la place dans ma tête ça bouffe tout ça bouffe tout le reste ça m’empêcher de respirer de bouffer de baiser ça bloque tout j’en peux plusil faudrait que je remonte mais je ne peux pas
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la semaine prochaine : compte-rendu à la con de la soirée freak wave, avec en bonus, le reportage-photo du bonheur.
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abattoir numéro quatre version papier ne va pas tarder à sortir. pour en recevoir gratuitement quelques exemplaires, envoyer un mail avec son adresse postale à konsstrukt@hotmail.com | |
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konsstrukt Grande plume
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| Sujet: Re: abattoir Mer 2 Avr à 0:01 | |
| je ne suis là pour personne je suis fatigué je suis fatigué comme jamais auparavant je ne suis constitué que de ça j’ai un goût de poussière dans la bouche et la gorge l’air que je respire à une odeur de poussière je crois qu’en fait ça vient de moi qu’en réalité l’air est pur comment pourrait-il en être autrement | |
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konsstrukt Grande plume
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| Sujet: Re: abattoir Mer 9 Avr à 9:58 | |
| la bombe me fascine surtout le compteur. je ne peux pas détacher mes yeux du compteur les trois points d’interrogation rouges que je vais remplacer par des chiffres en appuyant sur des boutons autour de moi c’est la pénombre. je suis un peu éclairé par la lueur des points d’interrogation à cristaux liquides je regarde ma bombe c’est la mienne elle est compacte elle est belle | |
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konsstrukt Grande plume
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| Sujet: Re: abattoir Mer 16 Avr à 9:44 | |
| il y a un type qui se dépèche – il fait froid il cherche son fils – dans la résidence il y a plein de recoins il le trouve – en compagnie d’un plus grand – vers le local poubelle entre le local poubelle et les arbres il y a un espace étroit il y a le ballon le jeune enfant est à genoux – il suce la bite du plus grand le plus grand panique – il a le temps de crier – on ne faisait rien de mal – on jouait le type le dérouille – le plus grand est en sang – il est à moitié assommé le père demande à son fils de remettre son bonnet ils rentrent tous les trois le type ne sait pas comment annoncer ça à sa femme à mi-chemin il fait une pause et défonce encore l’ado à coups de poings et à coups de pieds | |
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konsstrukt Grande plume
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| Sujet: Re: abattoir Mer 23 Avr à 8:43 | |
| j’ai trop chaud des bribes de rêve se dissipent je me lève j’ai une aigreur qui me remonte de l’œsophage mon rêve me revient mon père poignarde un type – la lame s’enfonce tellement qu’elle tend la peau du dos – le rêve prend fin avant que la lame ne perce la peau une image – une scène unique – mon père – et puis toute l’histoire revient nous sommes tous les trois dans mon rêve – tous les trois et mon père je suis là elle est là dans mon rêve il est là dans mon rêve et il y a mon père à moi – mais je crois qu’il s’agit de son père à lui et un autre type mon père – ou moi – à un moment c’est la même personne – à un moment mon père c’est moi – c’est le même personnage – fait des affaires louches avec ce type – c’est un type dangereux – son visage est rouge et très lisse – comme si il avait été brûlé vif – et le type sort de la voiture – et là nous sommes assis tous les trois dans la maison et nous voyons à travers la porte ouverte elle est assise à ma gauche il est assis sur ses genoux à elle et mon père prend un couteau et l’enfonce dans le ventre de l’homme au visage rouge et je lui à elle de l’emmener lui qu’il ne voit pas ça – je répète – qu’il ne voit pas ça – elle ne réagit pas – et je crois que le rêve s’interrompt ici mon aigreur continue à remonter le long de l’œsophage
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le site artsolid a cessé d'exister. les pdf qui s'y trouvaient en téléchargement gratuit ne sont donc plus disponibles. ils seront désormais stockés sur le site de l'éditeur léo scheer. vous pourrez donc à nouveau les télécharger, au fur et à mesure de leur mise en ligne. cette semaine, les mouches mortes. pour le télécharger, cliquer ici : http://www.leoscheer.com/spip.php?page=manuscrit-konsstrukt-mouches-mortes | |
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konsstrukt Grande plume
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| Sujet: Re: abattoir Mer 30 Avr à 10:07 | |
| il est vingt-et-une heures vingt-sept je n’ai pas bougé les minutes s’écoulent je n’ai pas sommeil je n’ai rien à faire je n’ai pas faim il y a des choses à faire il faut tout nettoyer il faut faire à manger il faut manger je ne fais rien de tout cela je reste sur le canapé il est vingt-et-une heures vingt-huit
il est vingt-et-une heures quarante-et-une il est vingt-et-une heures quarante-sept j’attends d’avoir assez sommeil pour dormir j’attends demain
il est vingt-et une heures cinquante-trois je suis engourdi j’ai mal au chevilles j’ai les yeux qui piquent il est vingt-et-une heures cinquante-quatre il est vingt-et-une heures cinquante-cinq il est vingt-et-une heures cinquante-huit
mes yeux sont secs mes paupières sont lourdes mon corps est fatigué – de quoi
il est vingt-deux heures il est vingt-deux heures une il est vingt-deux heures trois j’ai envie d’uriner il est vingt-deux heures cinq le sang circule dans mes membres j’ai d’abord une puissante sensation de lourdeur à mes cuisses et mes mollets – puis une sensation de froid à mes mollets – enfin des fourmis à mes mollets et mes pieds j’attends ça passe il est vingt-deux heures dix il est vingt-deux heures onze je m’endors par intermittence – moins d’une seconde ma tête est lourde mes yeux sont fatigués il est vingt-deux heures douze mes pensées sont molles j’éprouve une vague sensation de faim je suis impatient de dormir j’éprouve une vague sensation de soif je n’ai pas la volonté nécessaire – pour satisfaire ces besoins il est vingt-deux heures seize mes pensées s’interrompent je perds conscience – et je reviens – aussitôt je m’allonge j’étends mes jambes le mouvement me réveille un peu - je suis engourdi et j’ai froid
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http://www.leoscheer.com/spip.php?page=manuscrit-konsstrukt-mise-a-mort
http://www.leoscheer.com/spip.php?page=manuscrit-konsstrukt-pute | |
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konsstrukt Grande plume
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| Sujet: Re: abattoir Mer 7 Mai à 8:40 | |
| j’attends le bus d’autres voyageurs me rejoignent au fur et à mesure il fait encore nuit tout le monde frisonne – il fait froid – moi aussi il y a une légère brume humide – poisseuse – glacée mes cheveux collent – mélange de sueur de la veille et de crasse et de brume des odeurs désagréables me parviennent – des odeurs de pollution je pue comme un clochard ça ne semble pas incommoder des gens il y a un type qui se gratte tout son visage est irrité – une espèce d’acné il a l’air triste – il a l’air de souffrir à la fin je suis au milieu d’une dizaine de personnes – j’en dénombre trois qui souffrent de cette allergie bizarre – je repense à mon chef – je me demande s’il s’agit d’une épidémie l’arrêt de bus est au bord d’une voie rapide il y a très peu de voiture qui passent le trottoir est sale la lumière de l’arrêt de bus est trop faible la vitre est couverte de tags obscènes le trottoirs est crade le bus finit par arriver c’est un bus en accordéon – il est déjà presque plein en s’arrêtant il dégage une forte odeur de gazoil à l’intérieur il n’y a pas de lumière – il n’y a que les veilleuses qui fonctionnent on entre en file indienne on montre nos abonnement le mien est usé – le carton est décoloré – de rouge sombre il est devenu rosâtre au fil du temps – ma photo ne me ressemble plus je me faufile vers le milieu je suis compressé au milieu des gens il n’y a pas de lumière le trajet dure un long moment à chaque arret le bus marque un à-coup – nos corps sont portés en avant – il freine dans un chuintement d’air comprimé je me sens engourdi j’ai dormi très longtemps – c’est peut-être ça – ou alors c’est la faim – j’ai pas mangé depuis au moins vingt-quatre heures – je crois – je sais même pas ce que j’ai pissé ce matin – je bois plus – non plus des gens montent – des gens descendent – encore neuf stations à la moitié du trajet les lumières se remettent à fonctionner aux trois quarts du trajet elles s’éteignent – il fait jour la lumière du jour est sale – le ciel est couvert – il bruine on traverse des barres d’immeubles – les gens font la gueule mon trajet dure quarante minutes c’est enfin mon arret je descends – trois personnes descendent en même temps que moi il fait toujours aussi froid la bruine est pénétrante je travaille dans un quartier de vieux immeubles de bureau les immeubles sont sales le trottoir est encombré de détritus les gens sont pressés – je marche lentement je suis un peu étourdi la brume s’est levée – à cause de la bruine on ne voit pas le haut des immeubles – l’atmosphère est poisseuse et froide il y a beaucoup de gens – mais c’est le silence – la bruine étouffe les sons – la bruine charrie des odeurs fades de carburant et de pollution j’arrive devant l’immeuble où je travaille je m’engage dans la porte-tambour la lumière du hall est trop faible ça sent le détergent le vigile me dit bonjour – la fille de l’accueil me dit bonjour – je leur réponds – la fille de l’accueil à le visage rouge et abimé – l’ascenseur est en panne je monte par les escaliers je me sens faible – trois étages – quatorze heures de sommeil – pas mangé ni bu depuis – au moins – vingt-quatre heures – je sens la sueur et la pisse et le vomi – çà se mélange à l’odeur de détergent – je suis sale – j’entre dans la salle de documentation mes collègues ne sont pas là je m’installe à mon bureau | |
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konsstrukt Grande plume
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| Sujet: Re: abattoir Mar 13 Mai à 9:44 | |
| à seize heures vingt-sept la nuit commence à tomber à seize heures quarante-cinq il fait nuit je quitte le travail le vigile n’est plus là la fille de l’accueil n’est plus là la femme de ménage me dit bonsoir – je lui réponds ça sent le détergent la rue est sale et humide les lampadaires se refletent sur les trottoirs mouillés la brume est revenue – un peu les phares des voitures l’intérieur éclairé des bus le bruit des pneus sur la chaussée mouillée | |
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konsstrukt Grande plume
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| Sujet: Re: abattoir Lun 19 Mai à 12:21 | |
| dans le bus ça sent le vestiaire et le clochard le sol du bus est glissant d’une bouillasse noirâtre la lumière fonctionne par intermittence – le clignotement est désagréable plus tard je suis assis sur le canapé par la fenêtre je vois du noir – le ciel est trop pollué pour laisser voir les étoiles
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konsstrukt Grande plume
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| Sujet: Re: abattoir Lun 26 Mai à 15:52 | |
| on sonne à la porte je suis dans la chambre papa me dit de rester dans la chambre papa ouvre la porte papa est toujours en colère papa crie souvent je suis dans la chambre j’ai un peu ouvert la porte je regarde et j’écoute papa discute avec deux dames une vieille et une jeune la jeune ressemble un peu à maman vivement la fin des vacances maman me manque papa ne joue jamais avec moi papa est tout le temps fatigué il s’enferme toujours dans sa chambre pour dormir il me dit toujours de jouer dans la chambre et de ne pas trop faire de bruit il sourit aux deux dames maman me manque la plus vieille des deux dames a le même âge que mamie les deux dames entrent dans la maison papa ferme la porte à clé ils vont tous au salon je ne sais pas si j’ai le droit de sortir je crois que je n’ai pas le droit de sortir je reste dans ma chambre et j’essaie d’écouter les vieilles parlent de jésus papa leur dit qu’il s’en fout de jésus | |
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konsstrukt Grande plume
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| Sujet: Re: abattoir Lun 2 Juin à 10:00 | |
| la cellule de garde à vue est approximativement cubique en fait elle est plus large que longue et a peu près aussi longue que haute chaque côté hauteur longueur largeur mesure dans les deux mètres bien sûr il y a des variations trois des parois sont des murs la quatrième est un mur percé d'une porte vitré la vitre est certainement dans un matériau incassable contre le mur du fond est posé un parallélépipède qui en occupe toute la longueur il s'élève à une hauteur de quarante centimètres environ et il sert de banc le bois qui recouvre la face supérieure est gravé de graffitis divers entre le banc et la porte se trouve un autre parallélépipède il est plus haut que large et sert de table la cellule de garde à vue dans laquelle je me trouve sert aux détenus qui ont droit à un repas | |
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konsstrukt Grande plume
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| Sujet: Re: abattoir Lun 9 Juin à 11:01 | |
| philippe étienne est bourré il attend le dernier métro à la station bonne nouvelle à paris en face un couple se dispute il s’agit de thierry mattois et de hélène gouge hélène à un mauvais moment tombe sur la voie c’est à ce moment que le métro paraît d’abord les phares qui la saisissent et puis l’impact le métro fait beaucoup de bruit dans sa tentative de freiner mais le bruit des freins ne couvre pas le bruit du corps percuté dans les rames des gens tombent l’éclairage cru les révèlent nettement hélène survivra mais son cerveau sera détruit selon philippe étienne c’est le type qui l’a poussé selon therry mattois c’est elle qui s’est jeté lui n’a fait que tenter de la retenir l’enquête concluera qu’elle était dépressive mais pas suicidaire thierry matois sera acquité au bénéfice du doute le conducteur du métro n’oubliera jamais le regard de la fille son dernier regard conscient
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http://www.leoscheer.com/spip.php?page=manuscrit-konsstrukt-999poemes http://www.leoscheer.com/spip.php?page=manuscrit-konsstrukt-dedans-dehors | |
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konsstrukt Grande plume
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| Sujet: Re: abattoir Dim 15 Juin à 20:54 | |
| trois jeunes discutent de pognon l’un des trois ne veut pas donner cinquante euros aux autres ils parlent fort pendant que les gens font la queue pour acheter des sandwiches juste à côté ils s’arrangent et puis ils s’éloignent moins d’une minutes après trois flics les coursent et les embarquent | |
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konsstrukt Grande plume
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| Sujet: Re: abattoir Lun 23 Juin à 10:10 | |
| dans le sud de la france un maçon de quarante vit en ménage avec une pute arabe du même âge un soir le type tue la fille et pour faire croire à un suicide il met le corps sur la voie ferrée en pleine nuit un premier train met le corps en morceaux et continue sa route sans rien avoir remarqué un deuxième train alerté par le sang s’arrête on trouvera la tête à deux cent mètres de là dans une vignes cette histoire est vraie
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il apparaît que des connards veulent casser la tronche à costes, faire le coup de poing à ses concerts, et aller ferrailler la gueule de ceux qui viendraient lui apporter son soutien.
quoi ? ah mais non, ça se passera pas comme ça, à mort les fachos, sus à ses pédés de skins ! euh, non, les gars, ne vous méprenez pas, ce sont des antifascistes qui veulent savater costes à coups de barre de fer.
un petit aperçu ici : http://lille.indymedia.org/spip.php?article13196
je soutiens costes. je suis christophe siébert, écrivain, pornographe, et fondateur du collectif konsstrukt. je suis publié par ces réfuges du révisionnisme, par ce repaire d’ancien nazis, que sont la musardine, caméras animales et orbis pictus club. je prends des cours de lever de bras droit pour espérer un jour être édité chez fayard, le célèbre éditeur d’extrème-droite qui a publié costes entre deux rééditions de mein kampft. ou chez hermaphrodites, qui lui dispute les manuscrits cachés de jean-marie lepen. je pourrais en rajouter dans la débilité sarcastique.
ma position politique est la suivante : les artistes ne seront tranquille que le jour où le dernier fasciste aura eu la gueule étouffée, avec la bite et les couilles arrachées au dernier antifasciste. ou le contraire, je ne suis pas sectaire.
j’invite donc tous ceux qui le veulent à répondre à cette annonce pour manifester leur soutien à jean-louis costes. ça ne mange pas de pain, ça ne soigne pas les fractures, ça ne remplace pas les concerts annulés et non payés, mais ça fait toujours plaisir.
costes n’a, donc, pas joué à lille, ni à toulouse. c’est en fait toute sa nouvelle tournée, et la tournée promo de son nouveau bouquin, qui est compromise.
mais quel crime a donc commis costes ? ah bin, c’est pas compliqué : il a répondu à une interview sur une radio d’extrème-droite. en effet, l’extrème-droite c’est caca. d’un autre côté, j’ai beau écouter tous les jours france-inter, j’ai pas encore entendu une seule annonce concernant la sortie de son bouquin. et, ne pas se positionner nettement contre l’extrème-droite, ne pas le gueuler aussi fort que possible, c’est super, super caca. n’en avoir rien à foutre de l’extrème-droite, je crois bien, même, que c’est encore plus caca qu’en être partisan. les extrème-droitiers, au moins, on les comprend. forcément, hein, à force de se cotoyer. frères d’armes, quoi. mes les extrème-rien à foutristes, ceux-là ils sont bizarres. ils sont pas humain, quasiment. trop bizarre. alors il faut soit essayer de les récupérer à tout prix (tactique droitière), soit les enfoncer dans le sol à coups de barres de fer (tactique gauchère). incroyable, ça, qu’on puisse n’en avoir rien à battre des luluttes entre fafa et antifafa.
quand je me suis fait cambioler, ni les fafs ni leurs ennemis ne m’ont aidé ; ni la police. quand je me suis fait tabasser, non plus. quand je me suis retrouvé à la rue, non plus. quand les flics m’ont poursuivi pour outrage aux bonnes mœurs (je résume), non plus.
incroyable, ça, qu’un artiste puisse oser s’en foutre, de la lutte des cons contre les cons. incroyable, vraiment. quelle audace ! quelle insolence !
ah mais ce con-là, on va te l’interdire vite fais, moi je te le dis. il serait pas antifa, robespierre, des fois ?
bref. pour soutenir costes, répondez à ce message confus. pour ne pas le soutenir, prenez contact avec les milices antifascistes de votre quartier. elles sauront quoi faire. elles ont un important stock de brassards anarchistes à écouler. ne manquent que les bras. bien tendus. | |
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konsstrukt Grande plume
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| Sujet: Re: abattoir Lun 30 Juin à 10:35 | |
| un psychiatre interroge un adolescent de douze ans l’interrogatoire se déroule sur ordre du parquet l’adolescent à violé une camarade de classe il explique au psychiatre que ses parents sont cultivés que ses parents sont des connards qui comprennent tout des connards qui ont tout fait tout vu tout entendu essayé toutes les drogues que ses parents sont des connards que rien ne dérange que rien ne heurte que rien ne choque qu’il faut bien faire quelque chose quelque chose pour les réveiller enfin quelque chose quoi le soir suivant il met tout ça par écrit et il se pend dans sa cellule le psychiatre termine son rapport et passe à autre chose les parents sont tristes très tristes
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et un peu de promo liée à konsstruk, pour la route :
- traction-brabant numéro 19 vient de paraître, avec deux textes de moi. pour se le procurer, prendre contact avec patrice maltaverne : p.maltaverne@orange.fr
- paris numéro 2 vient de paraître, avec une interview de moi. pour se le procuper, écrire à gorzar : apneac@hotmail.fr
- le fanzine du méchantes bêtes (le bar konsstrukt) vient de sortir aussi. pour se le procurer, écrire à amagauz@gmail.com
- il y a une courte interview de moi dans le prochain chronic'art (parution en kiosque le 2 juillet)
- et pour finir, lilas, artiste konsstrukt de renommée mondiale, a enfin son blog : http://lalilas.over-blog.com/ | |
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konsstrukt Grande plume
Nombre de messages : 101 Date d'inscription : 17/01/2008
| Sujet: Re: abattoir Lun 7 Juil à 10:36 | |
| on me rend mes lacets le contenu de mes poches est ce que ça veut dire que je vais sortir on peut jamais savoir on entre et c'est cuit | |
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| Sujet: Re: abattoir | |
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| abattoir | |
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