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 SF 1 Pas grand chose, c'est toujours mieux que rien

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Vincent C
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Vincent C


Nombre de messages : 49
Date d'inscription : 10/12/2008

SF 1 Pas grand chose, c'est toujours mieux que rien Empty
MessageSujet: SF 1 Pas grand chose, c'est toujours mieux que rien   SF 1 Pas grand chose, c'est toujours mieux que rien EmptyVen 7 Aoû à 10:54

« Faut que j’me casse d’ici » dit Spike. Il avait une bonne vingtaine d’années, et comme tous ses amis, il n’avait jamais travaillé. Il vivait dans un squat du centre ville et touchait un ticket de rationnement quotidien, qu’il allait échanger dans une cantine administrative contre une portion de riz ou de betteraves, plus rarement de maïs. Il était assez robuste, et malgré ce régime, il passait le plus clair de son temps à pousser de la fonte et à s’entrainer au combat de rue.
« Et tu veux aller où ? » lui répondit Vince. « T’as pas les moyens de prendre le train, et une fois en province on ne te donnera plus de tickets de rationnement. Au moins ici, on est au chaud, et on a à manger ».
Vince était petit et d’une morphologie assez ronde ; il aurait probablement été gros s’il avait été bien nourri.
« A ce qu’on dit, il y a un type qui vient d’arriver dans le quartier et qui sait comment on peut voyager. C’est peut-être l’occasion. Et puis de toute façon, y a pas grand-chose qui serait pire que de rester à croupir ici » lui répondit Spike d’un air rêveur.
Le néon s’éteignait et se rallumait chaotiquement, dans un grésillement électrique semblable au bruit des insectes qui grillent sur une ampoule. La lumière blafarde laissait deviner les traits cernés des deux jeunes. Le long des murs, l’humidité suintait et formait des gouttelettes qui venaient tremper le sol.
Spike et Vince avaient toujours vécu dans des endroits comme celui là. Abandonnés à leur plus jeune âge, ils avaient tous deux connu l’internat où ils avaient eu la chance de ne pas se ruiner le cerveau en sniffant trop de colle. Ils avaient fait connaissance à l’adolescence, alors qu’ils tentaient de tromper leur ennui par le sport, seule activité gratuite à laquelle ils pouvaient s’intéresser. A ceux qui n’avaient pas de revenus mais dont la santé ne permettait pas, ou ne permettait plus, de faire du sport, le gouvernement fournissait une télévision câblée ; nul ne pouvait se plaindre du manque de divertissement. Le quotidien de la population se résumait souvent à passer des heures devant des émissions racoleuses, et à profiter des nombreux services interactifs pour y décider de la suite des évènements. Certains s’installaient devant la chaine des crimes, ne sachant plus très bien s’ils regardaient des documentaires ou des fictions, tout ce qu’ils voulaient, c’était assister à des scènes particulièrement atroces.
Une règle était imposée aux médias qui diffusaient ces émissions, les criminels devaient être minables, faibles, et pathétiques. Le but recherché était de maintenir la population dans la peur et l’insécurité, tout en rendant impossible tout phénomène d’identification à ces criminels. Le mythe de Robin des Bois avait vécu, œuvrer pour le bien était le monopole exclusif des gardiens. Les gens se délectaient donc de scènes de meurtres et de viols commis par des types malingres à l’air abruti. Après plusieurs études gouvernementales, il fut néanmoins admis que les spectateurs les plus pervers pouvaient être tentés d’imiter malgré tout ces parodies de criminels. La solution ne se fit guère attendre, il fut décidé que la souffrance des victimes devait être occultée, ou même tournée en ridicule. La chaîne câblée CRIME-18 diffusait donc en permanence un spectacle qui ressemblait tantôt à un étal de boucherie avec des restes humains, tantôt à une parodie de film d’horreurs où tout devait sembler crédible, sauf les victimes dont les gesticulations étaient censées ôter tout attrait au geste du criminel, et cela marchait ; dans les grandes villes où le câble était omnipotent, la violence avait presque disparue.

Spike s’assit sur son hamac et baissa la tête. « Si on reste ici, on finira par crever de toute façon. Ils nous maintiennent en vie pour éviter qu’on se révolte. C’est aussi pour ça qu’ils nous empêchent de voyager. Ils veulent qu’on reste là, sans bouger Mais moi j’vais pas m’laisser faire, j’vais m’barrer d’ici et tout ça va changer ».
Vince s’assit à son tour « Le type qui vient d’arriver, c’est soit un cinglé, soi un provocateur. Pars si tu veux mais moi je reste, j’ai pas envie de risquer ma vie pour faire n’importe quoi, ici au moins j’arrive à me débrouiller »
Spike se rallongea, sa décision était prise, demain il irait trouver ce drôle de type qui poussait les gens à prendre la route. Il s’endormit paisiblement, bercé par le goutte-à-goutte d’une fuite qui avait formé une flaque d’eau saumâtre au milieu de la pièce.
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