Tagada tagada tsoin tsoin!!! Jenadark s'essaye à la prose... Soyez indulgents!
Cent jours que je me lève tous les matins, mille soirs que je me couche toutes les nuits... Depuis quand suis-je ici? Le temps s'efface tel une marque sur le sable, emporté par l'immensité de ma solitude. Chaque nouveau jour qui se lève ressère un peu plus l'étau de ma prison de verre... Je vois le monde mais lui m'ignore. Je sens les choses mais elles se dérobent à ma main. A quoi sert donc ce corps s'il ne peut m'aider à avancer?
La maison est vide, et un léger courant d'air berce les rideaux. L'air du dehors, chargé de soleil, n'arrive pas à mes narines. Je ne sens rien. je suis vide.
Parfois je repense à ce qui s'est passé avant, je me demande où sont les autres, ce qu'ils sont devenus... Marc, et ses grands yeux noirs, qui aimait tant les jolies filles, Marie, qui affectionnait la littérature, et Elisabeth et ses interminables cheveux blonds, et Paul, et Frédéric... Mais où sont-ils maintenant?
Je me revois assis là, sur ce coin de lit que depuis je ne quitte plus... j'attendais. Ma mémoire me fait défaut, je ne me rappelle plus quoi, mais je suis sur que j'attendais...
La solitude me pèse, mais le temps n'y a pas d'emprise... Je me surprends à ne pas devenir fou, mais le fait est là: je suis là depuis longtemps et je ne change pas...
Un oiseau se pose sur le bord de la fenêtre. Il chante. D'un seul coup une image frappe mon esprit... le coucou sonnait quand... oui, il sonnait, et il était cinq heures de l'après-midi ce jour-là... j'attendait elisabeth qui devait me présenter un ami, son ami. J'avais du mal à l'imaginer avec un homme, et secrètement j'espérais un peu lui faire la cour, mais tant pis... Le coucou sonna cinq fois et le carillon de la porte lui répondit. Je descendis quatre à quatre les marches d'escalier et je surgis devant la porte que j'ouvris à toute volée... Elle était là, radieuse dans sa robe légère, fraîche comme une rose de printemps, avec ses cheveux d'or ondulant autour de ses yeux charmeurs. Je ne voyais qu'elle. Puis elle me présenta un homme brun au visage sévère qui s'avança sur moi en gesticulant d'un air féroce... Je revois ce visage plein de haine qui crie et qui crie encore silencieusement dans les méandres de mon esprit... Je ne me rappelle pas...
Mon dieu mais qu'ai-je fait? Pourquoi suis-je là à ressasser ces idées noires alors que le soleil illumine l'extérieur? Pourquoi ne puis-je pas sortir? Quel crime ai-je commis pour mériter une telle punition?
L'oiseau s'est envolé, et ma mémoire avec lui. Pourtant je sais que la solution est là, quelque part, dans ma tête...
J'essaie de me concentrer sur cette vision, cet homme énervé et rageur qui bondissait sur moi... Mais qui est-il?
Désemparé, je me lève du lit et je descends cet escalier... ces marches que j'ai reprises des centaines et des centaines de fois...
Des bruits de pas dans l'allée.
Je retourne en courant dans la chambre et regarde par la fenêtre. Deux hommes et une femme s'approchent lentement de la porte d'entrée. Je ne bouge pas, j'attends le carillon familier.
Il ne vient pas, et les gens sont hors de ma vue. Des cliquetis parviennent jusqu'à mes oreilles, et senmblent provenir de la porte d'entrée. Je descends prudemment.
La porte s'ouvre.
"- ... voilà, ici c'est l'entrée. Suivez-moi je vous prie"
Mon coeur bondit dans ma poitrine et je rugis "SORTEZ DE CHEZ MOI!!!"
Personne ne bronche. c'est comme si je n'existais pas, comme si j'étais invisible. Je ne compte pas me laisser faire pour autant. Mais l'homme poursuit, imperturbable.
"Ici, c'est le salon, et là-bas, la cuisine et la salle à manger.
- et là haut, ce sont les chambres, j'imagine? demanda la femme
- oui mais faites attention, les escaliers sont d'époque. Certaines marches sont un peu moisies, nous les ferons réparer bientôt
- ça n'a pas l'air bien dangereux
- méfiez-vous quand même, il paraît que quelqu'un s'est tué en tombant de ces marches, c'est pour ça qu'on vend la maison... Vous n'avez pas l'air de gens superstitieux, et puis depuis cinquante and personne n'a jamais parlé d'avoir vu de fantôme!"
***** Moi? Un fantôme?