L'histoire que je suis en train d'écrire n'est ni une nouvelle, ni un roman. Enfin, je suppose. Je préfère la mettre ici, du coup. C'est l'histoire d'une fille, déchirée par le divorce de ses parents, qui, au fur et à mesure de l'histoire, va apprendre à connaître et aimer de plus en plus le petit ami de sa mère, avant de l'adopter complètement. Elle va, bien sûr, passer par toutes les épreuves de la vie d'adolescente en plus. Dites-moi si vous voulez la suite ou pas, si ça vous plait ou pas ! Merci...Oh, et je voudrais que vous soyez francs parce que c'est la première fois que j'écris pour de vrai donc je voudrais savoir si c'est bon ou pas...
Samedi 12 septembre 2000 :
J’ai vécu mes deux premières semaines de lycée. C’est horrible. Les gens sont impitoyables. Je ne me suis fait aucune amie, et je compte bien ne pas m’en faire d’ici la fin de l’année. Les filles sont toutes pareilles : vides, superficielles, gloussantes et exaspérantes.
Quant aux garçons, je ne veux même pas en parler ! En rentrant, j’ai dû m’occuper de Cathie parce que Maman n’avait pas le temps. Et Bruno ne se lèverait pas de son canapé pour m’aider, bien sûr. Pourquoi Maman a-t-elle eut besoin de remplacer Papa par cet incapable ? Cathie fait mine de ne se rendre compte de rien. Je sais que Papa lui manque. On va chez lui pour les vacances de la Toussaint. J’ai hâte d’y être !
En attendant, je suis accablée de travail. Maman ne quitte plus son bureau, elle est sur une grosse traduction. Bruno ne quitte pas le canapé, sauf pour se servir de la tequila ou sortir des surgelés pour le dîner. Cathie et moi restons dans notre chambre. Et ce n’est pas plus mal comme ça. En ce moment, ma sœur écoute sa musique sur le poste. Ça ne me dérange pas. D’autant plus que je ne travaille pas vraiment ! Et puis, j’aime bien ce qu’elle écoute. Ah, tiens, j’entends du bruit dans le couloir. Bruno doit décongeler des steaks hachés et des pommes de terres sautées. Le même menu qu’avant-hier soir.
Je vais aller l’aider, pour lui prouver qu’il n’est pas si infréquentable que ça.
Dimanche 13 septembre :
Maman nous a emmenées au zoo, aujourd’hui, moi et Cathie. Bruno n’a pas voulu venir, prétextant qu’il est fatigué. Je suis sûre qu’il va en profiter pour inviter ses copains à regarder le match de foot. Mais je m’en fiche. J’adore aller au zoo ! C’est si distrayant et ça m’éloigne de la maison. Et puis, dans ces excursions, je me sens plus proche de Cathie et ça me fait du bien.
Enfin, bref, nous avons tout visité, de l’aquarium jusqu’au parc des Lions. On a assistées à leur déjeuner. C’était effrayant de voir ces bêtes se précipiter sur un simple morceau de viande ! Mais c’est la loi de la jungle, il faut se battre pour avoir à manger.
En revenant, j’ai aperçus deux packs de bières sous la table. Mon instinct ne m’a pas trompée : Bruno a bien invité ses copains. Et quelqu’un a vomi dans les toilettes. Cathie et moi nous sommes bouchés le nez pour rentrer avant de fermer la porte et d’ouvrir la fenêtre. Il faut que je fasse mes devoirs pour demain et m’avancer pour la semaine. La perspective de retourner au lycée pour une semaine encore éprouvante me fous le cafard. J’ai bien envie de me faire porter malade mais ça ne ferait qu’encombrer Maman. Et Bruno ne prendrait pas une RTT pour s’occuper d’une malade même pas malade. Allez, je vais bosser ! Autant avoir de bonnes notes, si je n’ai personne avec qui passer mes week-ends.
Mercredi 15 septembre :
Quelle horreur ! Ce début de semaine était fatiguant. Je n’ai pas trouvé une seule minute pour écrire depuis dimanche. Trop de devoirs et Maman sollicite beaucoup mon aide pour l’aider au repassage, à la lessive, au ménage, au rangement, toutes ces tâches ménagères que Bruno ignore. Il habite quand même ici, zut ! En ce moment, Cathie est à son cours d’équitation et Bruno l’accompagne. C’est la seule chose pour laquelle il montre un tant soit peu d’intérêt : lui-même faisait de l’équitation plus jeune et il donne des tas de conseils à ma sœur, qui l’adore pour ça. Je suis tranquille dans la chambre, mais je n’en profite pas, comme d’habitude. Oh, zut, Maman m’appelle pour un avis. J’adore quand elle me demande son avis sur la traduction d’un chapitre qu’elle vient de terminer. J’y vais !
Samedi 18 septembre :
Fin de semaine aussi crevante que le début. Je ne me suis toujours pas fait d’amis et je vis très bien la solitude. Je passe l’heure et demi du déjeuner à la bibliothèque, à lire seule dans mon coin après avoir avalé mon sandwich en vitesse dans la cour, seule dans mon coin. Et ça me va très bien ! Le soir, quand je rentre, je fais vite mes devoirs avant d’aller préparer le dîner avec Bruno. Et après le dîner, je papote un peu avec Cathie avant d’éteindre la lumière.
Le travail n’est pas difficile. Enfin, pas pour moi ! Il faut dire que je dois être la seule à écouter vraiment en classe, à tout comprendre du premier coup et à m’appliquer. Les autres parlent, rient, plaisantent. Je m’en fiche s’ils me prennent pour une intello. Je préfère passer pour une intello et réussir ma vie plutôt que de finir à un standard téléphonique à me prendre des vents pour les sondages que je proposerais, comme ceux qui appellent à la maison.
Enfin bref, je suis enfin en week-end. Cathie passe le week-end chez une amie. Elle n’a pas encore quitté le collège, et donc pas encore ses amies, elle. Je l’envie un peu. Elle va quitter la famille pour deux jours et ça ne peut lui faire que du bien ! Je vais expédier mes devoirs aujourd’hui et ne rien faire demain. Je vais m’y mettre maintenant.
Mercredi 22 septembre :
Comme promis, je n’ai rien fait, dimanche dernier. Je n’ai même pas eu le courage d’attraper un stylo pour écrire. J’ai juste eu le courage de m’asseoir à mon bureau et d’ouvrir la couverture. C’est tout. Après ça, je suis allée m’étendre dans l’herbe du petit square, un peu plus loin. C’était bon. Il n’y avait personne et c’était le silence total. Mm…j’y repense encore ! J’ai envie d’y aller mais je n’ai pas le droit d’y aller en semaine. Maman trouve que des racailles traînent là-bas. Non pas que j’ai envie de me faire agresser mais j’ai quand même seize ans. Je pourrais me défendre si quelqu’un m’embêtait. Et puis, même si je ne pouvais pas, j’aurais quand même mes jambes pour courir ! Je rigole. Je suis déjà contente de pouvoir y aller le week-end. Quand je pense qu’il reste encore un mois avant de pouvoir revoir Papa ! Un mois, très exactement. Le divorce m’a déchirée. J’aimais Papa de tout mon cœur mais Maman était géniale aussi, de son côté. Oups, Bruno m’appelle. J’avais oublié : ils doivent nous parler, lui et Maman. Je me demande de quoi il s’agit !