La dernière composition maison... Partie d'une bête idée qui m'est venue en marchant dans la rue. Je suppose que la première lecture peut être assez déroutante, et qu'une deuxième doit aider à mieux comprendre le texte, mais peut-être aussi que je me crois plus compliquée que je ne le suis!
J'en profite pour m'excuser de mon absence ces derniers temps... Promis je vais tâcher de revenir en pleine forme pour vous donner mon avis partout où on ne me le demande pas!
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Que les journées sont mornes… Rien n’égaye le quotidien. Les heures succèdent aux heures, dans leur longue procession silencieuse (un éclair ton regard nos corps enlacés des éclats de rire et de joie être ensemble simplement c’est suffisant) et sans surprise. Mêmes matins, tous ces réveils vains qui se valent dans leur résignation muette. Semaine, week-end, tout se ressemble. Les secondes m’étouffent. Les nuits m’anesthésient. L’impression que ce monde mal ajusté me va mal. Beaucoup trop grand pour moi. Beaucoup trop grand.
Je hais mes (me jeter dans tes bras sur un quai de gare tu m’as manqué oh comme tu m’as manqué un éclair faut-il déjà repartir est-ce qu’il le faut) habitudes de femme seule, mes plateaux télé, mes amis aussi transparents que moi, mes pizzas froides et mes livres de chevet. Quel intérêt ?
Quel intérêt ?
Je ne trouve pas de sens, aucune raison qui justifie (faut-il vraiment partir j’ai l’impression que je viens d’arriver c’est injuste j’ai raison pas vrai ça n’a pas de sens) cette solitude infinie. Si encore tout cela avait une logique… Mais non. Peut-être que chaque journée n’est qu’un pas de plus vers la mort. Peut-être bien, au fond.
Pourquoi je m’agiterais ? C’est la vie. Métro-boulot-dodo. Programmes télé, DVD, bouquins, ciné, n’importe quoi pour s’échapper un peu. « S’échapper », échapper à soi-même. Aux flots de pensées qui planent lentement, vautours (étouffer maladroitement un fou rire et me serrer contre toi ce que tu peux être crétin parfois) aux ailes déployées dans ma tête. S’évader. S’oublier. Se perdre.
C’est infini. Aliénant. C’est Sisyphe et sa tâche imbécile. Pourquoi serais-je heureuse de finir une journée ? Je vivrai encore la même demain. Un jour sans fin. Le temps (passe toujours trop vite avec toi c’est agaçant tout de même je voudrais qu’il dure toujours je t’aime me réveiller à tes côtés sourire il faut que j’y aille tu as vu l’heure je vais rater mon train) est si long ! Il s’étire à l’infini.
Cela finira-t-il (je veux rester avec toi) un jour ? Puis-je espérer autre chose ?
J’ai la détestable impression de vivre (mon bonheur notre bonheur) entre parenthèses. Comme si j’étais sans importance. Facultative. Pourtant… Je ne suis pas (avec toi) facultative !
Il est sûrement des parenthèses bien plus importantes que tout ce qui les entoure… Des parenthèses qui vivent vraiment.
Je veux vivre !