Je crois que c'est la première nouvelle que je poste ici... Ca va surement pas être grandiose... Mais bon...
J'éspère quand même que cela vous plaira.
Le Chat Joint
La lumière de son écran lui brûle les yeux depuis un moment. Elle résiste. La jeune fille , hypnotisée par le doux bruit de la ventilation de l'ordinateur, tape frénétiquement ces mots habituels qu'elle écrit jours après jours à cette même heure.
"Bouge pas je Re"
Elle n'attend aucune réponse de la part de son correspondant. Elle se lève et regarde sa chambre d'un air endormi. Elle est tout juste sortie de sa torpeur. Elle met un certain temps à remarquer la plaquette argentée sur son bureau. Sa main s'en approche lentement.
L'adolescente se dirige vers la cuisine. Elle remplit un verre d'eau, pose délicatement un premier cachet sur sa langue, et boit le contenu de son verre. Elle reproduit ce geste auquel elle est habituée depuis quelques mois.
Les effets du médicament se répandent lorsqu'elle gagne sa chambre. Petit a petit, ses yeux se voilent, et un sentiment infini de fatigue l'envahit. Sa tête s'emplit de pensées incohérentes tandis qu'elle écrit ces quelques mots:
"Ca y est"
Les deux amis s'échangent les politesses habituelles avant de reprendre leur conversation initiale. La jeune fille ne prête pas réellement attention aux phrases insensées qui s'inscrivent sur l'écran. Elle ne supporte plus ce langage codé que les adolescents emploient par le biais d'internet. Elle ne supporte plus que son interlocuteur lui parle de ses épopées amoureuses et de ses faux rapports avec la cocaïne. Il ne comprend strictement rien.
"Le chat j0int te déteste."
-Pardon?
-Le chat j0int te déteste pour tes mensonges , et parce que tu n'es pas rayé, va délirer sur les drogues avec quelqu'un d'autre qu'avec lui!"
L'internaute ne comprend pas. Il reste perplexe devant son ordinateur. Et son amie, elle, quitte pour quelques instants son identité. Elle est le chat-joint , un rire frénétique s'empare d'elle tandis qu'elle chante ces vers connus:
"Fleurs d'argent, les rododindrobes..."
Ces phrases créées de toutes pièces par l'imagination déjantée d'une Alice qui ne comprenait rien résonnaient en elle comme l'affirmation de son identité: Le Chat-joint.
Trois fois par jour, sa peine se confondait en un intense dégout envers la société, envers ces substances si indispensables a son intégrité mentale, envers ses médicaments. Trois fois par jour, sa peine se faisait rire, et la folie la gagnait un peu plus. Mais elle se sentait bien.
Combien y avait-il de gens dans son cas? Combien de personnes se persuadaient d'être quelqu'un d'autre pour échapper à une réalité trop dure à assumer? Combien de temps cela prendra-t-il pour qu'elle réalise que sa vie n'est pas faite de rose et de violet, mais de noir et de rouge? Dans combien de temps la colère se transformera-t-elle en dépression?Combien de temps reste-t-il a son bonheur?
Aucune de ces questions ne lui paraissait importante. Chaque jour que la vie lui offrait, elle était le chat joint. Un personnage de fiction qui l'aidait à surmonter ses souffrances et ses peines par le délire. Elle sortait de chez elle droguée comme toujours. Elle sortait d'elle...
Journée ordinaire. Son professeur d'anglais lui demanda de réciter la dernière leçon, et la jeune fille réclama une tasse de thé en s'esclaffant. Sa tête était à la fois vide et pleine, elle se sentait consciente mais l'était-elle vraiment?
-Salut!
Elle se retourna, manquant de tomber en arrière et adressa un vague signe de la main au jeune homme qui lui avait adressé la paroles quelques secondes auparavant.
-Lu'... Va bieeeen?
-Ca n'a pas l'air d'aller. S'enquit son ami.
L'adolescente ne prêta aucune attention à la dernière phrase qu'elle avait entendu. Elle éclata simplement d'un rire clair et s'éloignant de ladite personne.
"Encore lui, mais que peut bien me vouloir cet énergumène! Sait-il au moins se tenir sur sa tête? Quel est son nom déjà... Peu m'importe. Il est simplement stupide. Insupportable."
La jeune fille perdit son regard dans la foule de collégiens qui traversaient le couloir sombre du deuxième étage. Elle sentit un froid intense puis crut tomber un instant. Et rien...
Son réveil fut douloureux. Elle regarda son environnement actuel. Des murs blancs et une fenêtre sale... L'hôpital. Une seule phrase résonnait à son esprit:
"Sortir"
La panique s'empara d'elle. Pas l'hopital, pas encore... Un horrible souvenir la submergea. Un soir de novembre... des sirènes... une douleur... une respiration de trop... Et sa mère qui la regardait avec ce dégoût palpable dans les yeux...
Un médecin l'interrompit dans ses pensées et entra dans la chambre en regardant l'adolescente.
-Vous allez mieux?
Elle fixa l'homme un instant et arracha à sa gorge ces trois mots.
-Je dois partir.
L'inconnu leva un sourcil et lui expliqua que sa mère l'attendait et qu'elle pourrait gagner son domicile dans quelques heures.
Elle attendit trop de temps a son goût, mais revint finalement chez elle aux alentours de 21 heures 30.
Le jour qui avait suivit sa perte de conscience, la jeune fille alla voir sa psychiatre qui, après une longue discussion inutile, lui prescrivit l'arrêt immédiat de ses médicaments.
Lorsqu'elle rentra chez elle dans l'après midi, elle se sentait anéantie
Elle s'assit devant son poste et ne quitta plus l'ordinateur des yeux. Essayant de passer outre son manque de médicament.
"Je vais mal"
Son correspondant ne cherchait plus a comprendre les phrases insensées de son amie, mais ce jour là, il sut qu'elle avait besoin d'aide.
"QQui se pass?"
-Je ne sais pas.
-C en rapor ac ier?
-Je ne sais pas non plus. Tu pourrait passer a la maison là maintenant?
-Il e tar. mé je peu essayé.
-Merci beaucoup"
La jeune fille s'effondra. Elle pleura comme jamais elle ne l'avait fait. Une envie insoutenable de substance chimique l'obnubilait. Mais elle n'avait rien. Elle n'avait plus de refuge. Plus rien. Elle voulait de la cocaïne, un antidépresseur, ou de l'alcool. Elle voulait sa dose. Son esprit se vidait et sa détresse grandissait lorsqu'on l'appela.
"Oui?
-Je suis devant chez toi.
-Merci d'être venu..."
Elle ouvrit la porte, tremblante, et se jeta dans les bras de l'adolescent qui se tenait devant elle.
Une infinie tristesse l'habitait, elle ne voulait plus quitter ses bras. Elle savait très bien que sa vie n'était rien, mais il était la pour elle, malgré le fait qu'elle l'aie détesté et rejeté durant si longtemps.
Le jeune garçon la regarda intensément. Il était perdu, et ne comprenait en rien le comportement de son amie.
"Pardon..."
Elle pleura de plus belle, de chaudes larmes imprégnaient le pull du garçon.
Soudain, sa respiration se fit difficile et haletante, elle ne pouvait plus rien dire ou faire. Elle était secouée de spasmes et pensait juste désespérément à son envie de drogues.
Le jeune homme la fit entrer et l'étendit sur le canapé avec difficulté. Il ne savait pas quoi faire. Il se précipita dans la chambre de la mère de la jeune fille et demanda d'une voix étouffée les médicaments de son amie.
La femme se leva et courut vers la salle de bain, malgré la fatigue qu'elle éprouvait. Elle ouvrit l'armoire à pharmacie en ordonnant à l'adolescent de retourner auprès de la fille.
Il s'exécuta, et vit son amie , debout, devant lui. Sa respiration s'accélérait tandis que le jeune homme l'empêchait de tomber et tentait de la rasseoir. Il n'entendait que les inspirations de plus en plus saccadées de la fille.
Ses souffles cessèrent brusquement... Le garçon la regarda. Mais il ne sentait que la main froide et glacée de la mort qui s'agrippait à son bras. Il ne sentait que la rigidité du corps de la jeune fille contre le sien.
Le jour de l'enterrement de l'adolescente, il pleura en silence , tandis que la mère de la défunte prononçait son éloge funèbre. A la fin de la cérémonie, lorsque tout le monde fut parti, le garçon déposa sur la plaque de marbre un texte encadré qui serait l'épitaphe de son amie.
"Le chat joint me détestait.
Mais j'aimais Amélie Sthole.
Sa courte vie illumina la mienne.
Et son souvenir hantera mon coeur
Pour le restant de mes jours
Amelie Sthole
1991-2007"
Il savait que son écrit était médiocre, mais il ne put faire mieux. Il laissa échapper une dernière larme, regarda la photo de son amie une dernière fois, et s'en alla.
Voila. En esperant ne pas vous avoir fait perdre votre temps^^'
Edité. dites moi ce que vous en pensez. ^^' Merci ^^
Pour ce qui est des fautes d'orthographe, je crois les avoir toutes enlevées
Si je me trompe, je reverifierai encore et demanderai probablement à quelqu'un de la NGA de m'aider.
Edit 2:Merci Candle