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 Les Elfes Noirs

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Tara
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Tara


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MessageSujet: Les Elfes Noirs   Les Elfes Noirs EmptyLun 19 Nov à 15:52

Alala, ancore moi, je sais, je sais ...
Bref, voila une petite serie, trop courte pour être un roman mais trop longue pour être une nouvelle ....
Bonne lecture pour ceux qui en auront le courage Les Elfes Noirs Ptdr_gif

Je me lève. Je suis grand maintenant. 1 mètres 80 je dirais. Peut être plus, peut être moins. Dans mon costume trois pièces noir, je passerais presque pour un businessman. Et mon chapeau posé près de moi doit leur faire penser à la mode des années 50. En face de moi, les avocats se disputent la place. Ils veulent m’interroger. Ils me disent coupables. À ma gauche, les jurés écoutent en silence.
Oui, je suis aux États -Unis. On la dit « terre de liberté » , moi je la pense terre de désolation. Eux, en face, ils s’en moquent. On dirait deux chiens affamés se disputant un morceau de steak. Je trouve ça désolant, voire pitoyable. D’autant plus que le steak, c’est moi.
L’avocat du parti civil approche. Il me regarde de ses yeux marrons. Il est laid. Je crois n’avoir jamais vu quelqu’un d’aussi laid que lui. Oh non, ce n’est pas ses yeux ni sont nez bossu --signe qu’il a été cassé. Ce sont les plis sur son front, autour de ses yeux et de sa bouche. Le rictus qu’il m’envoie me ferait presque peur. Presque seulement. Je me fiche de lui. Il ne veut que m’enfoncer.
Il s’approcha de moi jusqu’à être à quelques centimètres à peine de mon visage. Je voyais ses dents jaunies, cariées, la bave dans sa bouche et jusqu’aux poils dépassant de son nez si je me penchais un peu. Ce que j’évitais soigneusement de faire.

- Dites moi, monsieur Slivanos, dites moi à quoi vous pensez à cet instant.

Si c’était une question, je ne voyais pas le rapport avec l’affaire. Mon avocat, --une bonne femme aux rides marquées et à la moustache proéminente --, m’avait bien dit de faire attention à ses questions. Il arrivait toujours à les mettre en relation avec l’affaire.

- Je pense, répondis je le plus calmement du monde, que vous devriez arrêter le café, et investir dans une bonne marque de chewing-gum. Et vous ?

On m’avait toujours apprit à répondre des choses idiotes. On disait toujours : mieux vaut dire n’importe quoi pour déstabiliser que ne rien dire et par son silence, le conforté dans son opinion.
Bien sur, comme pour tout le reste ce « on » avait un nom. Mais personne jusqu’à présent ne m’avait vraiment laissé m’exprimer. Il fallait que je le fasse moi-même. Que je leur dise, que j’avoue mes crimes et mes pêchés, que je leur raconte ce qui m’est arrivé. Aussi je me levais.

- Monsieur le procureur, messieurs dames les jurés, permettez moi de m’expliquer. Oui, je le reconnais, je suis coupable. J’ai tué des gens. Des gens qui le méritaient et des gens qui ne le méritaient pas. Je suis coupable en ce sens. Non, n’ayez crainte, je ne veux pas vous convaincre de l’inverse, je veux simplement vous dire pourquoi, vous expliquer mes motivations et mes raisons d’agir. Ce qui m’a poussé, ce qui m’a obligé et enfin ce qui m’a aidé. Laissez moi vous parler de mon passé.

Je m’ arrêtai, conscient que mon monologue avait provoqué une multitude de regards plus ou moins frustrés, plus ou moins apeurés. Près de moi, le procureur restait de marbre. Je le regardai, dans l’attente d’une autorisation, d’un simple geste qui m’aurait dit de continuer. Il ne fit rien.
Je tournai la tête en direction de mon avocate. Une main sur les yeux, elle tapait doucement la table de son autre poing. Finalement elle s’arrêta, me regarda, et se tapa directement la tête contre la table. Un cours instant, je me suis demandé si elle n’allait pas s’assommer. Cette pensée me fit sourire.
Un sourire qui s’estompa bien vite.
Assit à l’autre table, l’avocat souriait de toutes ses dents et son rictus aurait fait fuir une troupe d‘enfants si il en avait eu une présente à ce procès. On aurait presque dit un vieux clown qui, ayant trop fumé pour se détendre, n’aurait plus pour lui que ses dents jaunies et mal entretenues.
A leur place, les jurés, --dont les voix s’étaient élevées pendant on monologue--, se taisaient de nouveau. Ils attendaient la suite.
Le procureur acquiesça tout à coup et je me relevai lentement.

- Il existe, commençai-je, après les montagnes de l’Orient, une vallée où vivait mon peuple : les Elfes Noirs….
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Tara
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MessageSujet: Re: Les Elfes Noirs   Les Elfes Noirs EmptyJeu 29 Nov à 20:48

1 .
Tout commença le 15 mars je crois. En fait non, mais le 15 mars de cette année là était seulement un jour important pour moi. C’était le jour fête de ma naissance. J’avais en ce jour 6 ans et j’attendais, comme bien d’autres, de devenir moi aussi un Elfe Noir.
On dit Elfe Noir, mais nous ne sommes ni immortels, ni véritablement différent des autres êtres humains en fait. On dit ça simplement parce que nous avons la grâce des Elfes et que nous marchons avec la nuit. Je conçois tout à fait que ce concept soit difficile à accepter, mais mon récit est là aussi pour vous faire comprendre. La véritable signification de ce qu’est un Elfe Noir viendra peu à peu, comme tout le reste d’ailleurs.

Ce jour là donc, j’avais 6 ans, et je pensais très fort à mon père, mort au combat, qui avait été Général. Ma mère, parfois, me regardais intensément et me disait que je lui ressemblais beaucoup, que je deviendrai un grand Général moi aussi et que je sauverai l’honneur déchu de notre famille. Alors, je me contentais de sourire, parce que voyez vous, je ne savais pas comment réagir. Elle me disait ces mots tant de fois, qu’ils étaient imprégnés en moi. Je savais, je pensais et je concevais que je serais un grand Elfe Noir. En haut de mon échelle, j’étais le roi et bientôt cette échelle grandirait, me permettant de monter encore plus haut.

Autant dire tout de suite que la chute fut des plus rudes. Personne ne vint m’appeler ce jour là. Personne. D’ordinaire, un émissaire du conseil se présente, dit au parent présent que son enfant a été choisit par un Général, puis l’emmène devant le conseil où son nouveau maître vient le chercher.

A la fin de la journée, je suis sortis. Il n’y avait personne non plus dans la rue. J’avais attendu toute la journée et je venais juste de comprendre que personne ne me voudrait comme élève. Alors j’ai marché. Je suis allé jusqu’ à la périphérie de la ville, là où l’on m’avait toujours interdit d’aller. Plus rien ne m’importais, pas même les règles élémentaires de la communauté. Je marchais et je ne pensais à rien d’autre qu’à cet appel. Je me disais que j’avais peut être encore une chance, qu’on me trouverait. Je m’imaginais que l’émissaire parcourait toute la ville à ma recherche, que mon maître viendrait lui-même me chercher.
Il n’en fut rien. Personne ne vint, personne même ne me croisa.

Épuisé, triste, je finis par m’asseoir au pied d’un arbre. Un chêne je crois. Je voulais juste dormir un peu pour oublier. Alors que je fermai les yeux, une musique s’éleva. Douce, languissante, elle reflétait à merveille ce que je ressentais. Je me levai pour voir qui, du haut de cet arbre, jouait. Et je le vis. Lui. Il était assez grand. Il devait avoir 17 ans peut être 18. Non, 17 en fait. Oui, c’est ça. Il avait 17 ans. Penché sur sa guitare, il jouait en remuant faiblement la tête. Une tête aux cheveux noirs comme le néant.

Je ne bougeai plus. Je l’écoutai et ma peine semblait partir d’elle-même. Elle quittait mon corps s’élevait pour se mêler à l’air qu’il jouait et s’évaporer dans le ciel aux milles couleurs des couchers de soleil. Un instant, il leva la tête comme s’il cherchait l’inspiration de continuer, et c’est alors que je vis ses yeux. Ils étaient jaunes et quiconque l’aurait vu passer en ville en aurait eu peur. D’ailleurs, je ne l’y avais jamais vu. Il devait habiter près d’ici.

Comme le soir tombait, je suis rentré chez moi avec la promesse de revenir, de l’écouter et peut-être même de lui parler. Ainsi le lendemain, j’étais debout très tôt et, sans prendre de petit déjeuné, je sortis et courus jusqu’à l’arbre.
Il y était déjà. Sa guitare était posée sur son genou gauche et, une main sous le menton, il contemplait l’horizon qui se dessinait. J’ouvrai la bouche pour lui parler, pour lui demander son nom, quand il se mit à jouer. Alors j’attendis. J’attendis en écoutant, en me délectant de chacune des notes de musique. Je les laissais s’infiltrer en moi, m’emporter, me faire voler, rêver, espérer.

Ses morceaux ne semblaient jamais se terminer et ce fut le soir qui me surprit. Moi qui aurait voulut être toujours là, dans cet état d’esprit, si serein avec moi-même, ne craignant rien ni personne, j’étais contrains de partir. Il me semblait que je l’abandonnais. Et derrière moi, les notes s’élevaient encore et toujours.

Je revins tous les jours. Je ne mangeai plus, je ne dormais plus, j’attendais simplement l’aurore. Je me nourrissais l’esprit et le cœur par les notes qu’il créait. Un jour n’était pour moi qu’une chanson, une mélodie nouvelle jouée par cet homme. Je ne savais rien de lui. J’arrivais toujours plus tôt chaque matin mais il était déjà là. Il ne me regardait pas. Il jouait simplement. Mais j’avais la sensation qu’il jouait pour moi. Alors je me suis mis à l’aimer. Non comme on aime un frère ou un ami. Je l’aimais d’amour. Il était ma force vitale, c’était par lui que je vivais et si il avait du me quitter, me laisser là pour ne jamais revenir, je ne l’aurais pas supporté, j’en serais mort.

Ma vie avait certainement changée du fait de cette rencontre, mais ce fut véritablement le 6 juin, qu’elle prit un tournant nouveau.

Je ne la vie pas arriver. Je regardais l’homme jouer. La mélodie de ce jour là était plus joyeuse, comme si quelqu’un de cher lui était revenu. Elle, elle vint vers moi et se planta là, à deux pas. Je tournais la tête pour la voir. Elle était grande, fine, élégante, jolie même. Ses cheveux étaient sombres et ses yeux d’un vert éclatant. Un sourire fatigué flottait sur son visage fin à la peau blanche comme un linge. Elle s’assit sur ses talons, là, juste à ma droite.

- Dis, est-ce que tu peux m’aider s’il te plait ?

Je ne répondis pas. Dans l’arbre, l’homme n’avait pas cessé de jouer, mais je n’étais plus avec lui et je sentais mes forces partir peu à peu.

- Tu n’as pas compris ou tu ne veux pas?
- Que dois je faire? Arrivais-je à articuler d’une voix un peu rauque de ne pas être souvent utilisée.
- Ah, dit elle toute joyeuse. Tu vois ces pierres là ( elle me les désigna du bout des doigts puis en mis quelques unes dans mes mains), eh bien tu les jettes très fort sur lui pour qu’il arrête de nous casser les oreilles.
- Quoi?

J’étais choqué. Je reprenais pied dans la réalité. Le coup qu’elle m’avait porté avait été violent. Mais je comprenais. Oh oui, je ne comprenais que trop.

- Non mais tu es malade ! M’écriais je, couvrant tous les bruits de la rue. Comment oses tu simplement avoir la pensée d’un tel acte!
- Écoutes, ce n’est pas ma faute si il joue mal. Je connais un cochon qui joue mieux de la guitare que lui .
- C’est parce que tu n’es qu’au niveau de ce cochon. Ce qu’il joue, lui, est beau, merveilleux même. Les notes nous entraîne loin, elles nous portent, nous font voler. Toi tu n’es bonne qu’à grogner comme un cochon, tu ne sais pas reconnaître un don quand tu en as un sous les yeux.
- Oh doucement, tu devrais montrer un peu plus de respect envers tes supérieurs. Je suis plus puissante que toi. Ton Général aussi d’ailleurs, et il ne doit pas apprécier l’irrespect dont tu fais preuve.
- Je n’ai pas de Général. Et quand bien même. Je ne corromprais jamais mes idées, même par respect pour un Général. Je suis moi, je reste moi et j’aime ce qu’il fait, lui.

Elle se mit à rire. Longtemps. Sur sa branche, l’homme jouait encore. Elle lui envoya une pierre. Il l’évita sans difficultés. Elle voulut en envoyer une seconde. Je m’accrochai à son bras. Elle me regarda mais ses sentiments étaient indéchiffrables. Et puis elle lâcha la pierre qu’elle tenait ainsi que toutes les autres. Elle rie encore et me demanda mon nom. Je le lui donnai comme une promesse de vengeance que j’aurais sur elle le jour où je serais devenu fort.
Elle partit. Comme elle était venue, aussi soudainement, elle disparut. Dans l’arbre, la musique continuait mais je ne l’entendais plus. Elle avait brisé l’enchantement. J’étais de nouveau revenu à moi, à la réalité.

Je rentai donc, conscient de ne pouvoir faire autre chose et je mangeai parce que j’avais épuisé toutes les réserves de mon corps qui, je venais de l’apprendre, tenait assez longtemps sans nourriture.
Ma mère fut comblée de me voir un si grand appétit et elle se mit à me préparer des petits plats dont elle avait le secret et que je dévorai en quelques minutes. Elle avait eu peur que mon appétit ne revienne jamais. Je la comprenais. Je me voyais grandis et malgré mon jeune âge, je commençais à comprendre bien des choses.
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