chaque jour

Sans cesse le désir me hante,
Tiraillée de satisfaction à tourmente.
Fragile destin, des plus grands espoirs habité.
Tortueux chemins ! Mes rêves vous avez brisé !

Pieds usé, coeur blessé, âme endolorie,
Chaque jour est combat,
Chaque jour est envies,
Chaque envie renouvelle mes pas.

avril 2005

Oh oh! Un commentaire d'Antigone! Y'a de quoi trembler!

Je commence toujours par la forme, je ne ferai pas exception: deux quatrains, AABB ABAB. Le nombre de pieds est assez instable... J'en ai compté 13 pour les troisième et quatrième vers. Au-dessus des alexandrins, c'est difficile de faire une forme limpide. On a du mal à retrouver la césure (encore plus difficilement dans les vers à pieds impairs, logiquement) et le rythme.

Mais il y a le fond, aaaaaaah le fond!

Et de ce côté là ça mérite le détour... Le langage est parfait, vivant, les mots choisis illustrent parfaitement l'ambiance et les émotions... J'aime particulièrement le dernier quatrain, et cette impression de Sysiphe qu'il renvoie. (euh pour Sisyphe je sais plus où est le i, où est le y, mais la TSI ne condamne pas pour les noms propres, pas vrai? Eh! Y'a quelqu'un?)

Je vais quand même préciser quant à mon obsession de la métrique stable, que c'est la forme qui donne l'envie. Si vous voulez écrire un poème en vers libres, ne le formulez pas en quatrains rimés! Laissez-vous totalement aller! Mais donner l'illusion de la forme sans répondre à ses exigences éveille une certaine frustration chez certains... dont moi qui ne suis pas la moins exigeante.

Bref, la forme ne m'enchante pas particulièrement, mais le fond et le langage me touchent beaucoup... Un joli moment!

Antigone...

Merci d'avoir laissé ton commentaire. Mais, vois-tu je ne tremble pas en voyant ton nom pour la simple et bonne raison que je prèfère être corrigée.

De plus, ça fait bien longtemps que j'ai quitté l'école et il y a un paquet de règles à me remémorer...

Alors n'hésite pas à corriger mes erreurs de forme !

Et merci d'avoir apprécié le fond... ça motive pour continuer !
Et en parlant du fond... peux-tu m'expliquer "Sysiphe" ?...
Et oui... je n'ai pas la connaissance innée... mais j'aime apprendre !

Sisyphe... (attention, les exposés de français me montent à la tête, je peux venir me la péter avec ma nouvelle culture sur la mythologie grecque ).
Déjà Antigone tu l'avais bien écrit.
C'était un roi dans la Grèce antique. C'est lui qui avait fondé Corinthe et bâti un superbe palais. Il lui manquait une source dans sa demeure et il se demandait comment en obtenir une de l'Olympe. Il a profité d'une dispute entre Zeus et Asôpos, causée par le Destin. Il a proposé à Asôpos de lui montrer le refuge de Zeus qu'il disait connaître en échange d'eau dans son palais. Le dieu du fleuve est parti à la recherche de Zeus après avoir mis une source dans le palais de Sisyphe, oubliant le dangereux pouvoir du roi de l'Olympe, qui commandait à la foudre. Celui-ci surveillait avec colère la progression de la divinité insoumise, et quand Asôpos fut à sa portée il ordonna à la foudre de le frapper. Lorsque Zeus eut détruit Asôpos, il se retourna contre Sisyphe.
«Va,» dit-il à la Mort, «emporte Sisyphe au royaume, des ombres, là il ne pourra plus trahir aucun secret. »
Et la Mort se mit en route. (La mort qui se nomme Tanathos si mes souvenirs sont bons.)
Bon on va écourter, Sisyphe s'est fait envoyer dans les Enfers, comme toutes les ombres, mais il avait prévu que Zeus le tuerait, et il avait dit à sa femme de ne pas accomplir les rites sacrés qui offrent au mort son repos en Enfer. Elle a obéi, et retrouvé en Enfer, Sisyphe s'est plaint auprès des autres ombres que sa femme l'avait oublié, qu'elle n'avait pas accompli les rites. Perséphone lui a alors permis de remonter sur Terre pour rappeler à sa femme ses devoirs. Il n'avait ensuite aucune intention de rejoindre les ombres, il a été à son palais et organisé un banquet. Le roi allait boire, mais ses lèvres ne touchèrent jamais le nectar car déjà la Mort, qui était derrière lui lui arrachait la coupe des mains et l'entraînait une seconde fois à sa suite. Les dieux punissaient sévèrement ceux qui se moquaient d'eux et ne respectaient pas la loi divine. Et bien sûr, Sisyphe avait mérité un châtiment en proportion avec ses forfaits. Depuis qu'il est retourné au royaume des ténèbres, il doit faire rouler un énorme rocher jusqu'au haut d'une colline, et, lorsque celui-ci atteint le sommet, la pierre lui échappe des mains et dévale la pente opposée. Il doit recommencer à chaque fois, il va chercher la pierre, la remonte, et elle redévale la pente...

Je pense donc (après avoir étalé ma culture, moins on en a plus on l'étale, comme la confiture, je sais !) que ce qu'Antigone comparait c'est :

Citation :

Chaque jour est combat,
Chaque jour est envies,
Chaque envie renouvelle mes pas.

Par rapport au fait que Sisyphe doit inlassablement aller rechercher la pierre, la remonter. C'est un combat infini, il le renouvelle sans arrêt.

(C'est bien ça chef ?)

Merci Tornade pour tes limpides explications !