un nouveau jour

Un nouveau jour

Sombre soirée d'hiver,
où seule dans la nuit j'erre.
Les arbres nus, la route gelée,
Me guident vers un exil inespéré.
Seul le bruit du vent
Semble donner un souffle de vie à cette nature hibernant
Et les branches, sous cette douce et discrète caresse,
Imperceptiblement s'animent, se redresssent...
Le froid me brûle, la nuit m'envahit,
Mais là-haut la lune me sourit,
Et d'un rayon de lumière dessine sur la terre gelée
Un étroit sentier pour me guider.
Seule je marche, au gré de mes envies,
Comme à la recherche du paradis promis,
En quête d'un endroit retiré,
Où enfin je pourrais exister.
Utopiques et dérisoires délires d'un soir,
Ridicules et naïfs espoirs...
Où est-t-il donc ce monde tant désiré,
Où est-elle donc cette terre adorée,
Cet endroit sacré où le monde serait différent,
Cet asile où la vie aurait la douceur d'avant ?
Tendres souvenirs d'un temps regretté,
Fragiles réminiscences d'un heureux passé,
Où nos destins, encore intimement liés,
Se croisaient et s'entrelaçaient avec insousciance et naïveté...
Maintenant je réalise que les vrais instants de bonheur
Ne prennent vraiment leur valeur
Que lorsqu'on a pour les comparer
De dures épreuves à dépasser...
Sombre soirée d'hiver,
Sentiments hostiles et amères...
Mon être par le froid engourdi
Est empli de remords et de nostalgie
D'éternels regrets voués à exister,
Encore et toujours à subsister.
Les jours qui s'écoulent ne les effacent pas,
Les saisons qui s'enchainent ne les fanent même pas...
Mais maintenant la nuit peu à peu s'éclaircit,
L'aurore me tire de mes songeries
Et le monde m'apparait alors différent.
Cette douce lumière du jour naissant
Semble réanimer cette nature endormie
Et donner à chaque chose une touche de féerie...
Fraîche matinée d'hiver,
Aube d'une nouvelle ère,
Qui dessine pour moi une nouvelle philosophie,
Et qui, petit à petit me réinvente une vie...
Une vie où tu n'existe pas
Et où enfin je vis pour moi.

Une jolie corrélation entre l'épreuve de la séparation et le lever du jour.
On sent les sentiments sourdrent sous chaque mot...
Que ce soit volontaire ou non, l'instabilité et l'imperfection de la forme matérialisent la fragilité de l'être abandonné.

"L'instabilité et l'imperfection" étaient involontaires en effet...

Honnètemment, la forme, la technique, tout ça, ça m'est égale. Je ne juge pas un poème là-dessus, et tout le monde devraient en faire autant!

Qu'est-ce que le nbr de syllabes ou autres apportent à un poème ?
Je n'ai pas la larme à l'oeil quand je remarque que les vers sont en alexandrins!!!

Même remarque que pour le poème "Toi" au niveau de la structure...

En ce qui concerne le fond, j´aime vraiment beaucoup. On suit tout le cheminement moral tout comme on suit l´évolution le long de ce sentier. Une sacrée imagination, une excellente orthographe (et Dieu sait que je tiens à l´orthographe), tu arrives parfaitement à formuler tes idées... Vraiment très bon.

Pour la forme... Eh bien si, au risque de te choquer, il y a des gens (dont je ne fais pas partie) qui pensent qu´un poème en alexandrins est meilleur qu´un octosyllabique, par exemple. Ce que le nombre de syllabes apportent à un poème, c´est une impression de mélodie, de régularité,... de travail peut-être? Je pense que cela apporte tout simplement une dimension particulière, qui fait que la poésie est différente de tous les autres arts littéraires... C´est un monde particulier. Le langage, tu l´as déjà. Si tu rechignes à la mise en forme, rien de grave, cela t´appartient. Mais attend-toi à certaines réactions modérées de ceux qui préfèrent les formes classiques à de la prose rimée.

Mais ça. c´est chacun ses goûts, et il n´y a pas de quoi en faire un fromage!

Rien à ajouter...

Sinon que je ne fais pas (ou plus) partie de ces poètes pouvant écrire comme des musiciens de jazz jouent: en accrochant le "it" et en le tenant jusqu'à la fin...

C'est juste que j'ai une préférence pour la technicité.

A mes débuts je n'en tenais pas compte, et puis au fur et à mesure je me suis rendu compte que ca donnait vraiment de la profondeur à une oeuvre...

Simple divergence d'opinion...

Encore heureux que nous ne pensons pas tous pareil!!!

En essayant de ne pas relancer ce débat qui s'éternise, je dirais que justement, la poésie a une dimension particulière, de la profondeur, c'est une mélodie, un monde particulier... c'est la liberté!!!! Mais si des règles sont fixées, on ne parle plus de liberté...

Au fait, j'ai quel âge?

Peu importe l'âge que tu as! Il n'y a pas de restriction ici! Tout est tout à fait licite et il n'y a aucun "contenu à caractère sexuel pouvant choquer les plus jeunes"!!!

En ce qui concerne mes commentaires techniques, je m'excuse s'ils peuvent froisser du monde... Mais quand j'ai débuté dans les commentaires d'oeuvres littéraires, c'était "J'AIME / J'AIME PÔ" et très vite on m'a demandé d'être plus explicite et plus technique... Alors j'ai pris cette habitude, parce qu'en plus ce sont ces commentaires techniques que j'apprécie à propos de mes écrits... Je les trouve plus constructif.

Mais c'est sans doute lié au fait que j'ai une écriture moins spontanée que toi...

Enfin... Une explication s'impose, car on pourrait croire que je fais des rimes de manière purement technique, sans matière première sentimentale... Mais comme ca dépasse le cadre du commentaire de ce poème, je vous invite à vous rendre au Salon de Thé pour en discuter...

Donc à tout de suite, autour d'une tasse de thé!