L'air le temps l'espace

Comme le dit le célébrissime proverbe belge: "Si Antigone recommence à écrire, ça est signe que les affaires reprennent hein dis, une fois!"



Je tends l'oreille, mais seul résonne le silence. Je me concentre, je ferme les yeux, je fais le vide dans ma tête...

Mais je t'entends plus, je t'entends plus...

Oh je te jure, je fais des efforts! J'ai fermé portes et fenêtres, claqué les volets aux regards inquisiteurs des passants, éteint, tout éteint, et je me suis couchée là, par terre, et j'ai attendu. Qu'est-ce que j'ai oublié? Je tends toute mon âme vers toi, je suis un désir, un simple désir couché par terre qui gémit sans un mot, mais rien! Le silence! Je hais le silence!

Pourquoi, pourquoi je ne t'entends plus?

Où est ta voix? Rien ne me guide. J'ai envie de me faire mal, c'est certainement de ma faute, il doit bien y avoir un moyen, un moyen de crier assez fort pour que tu réagisses, un moyen de te bousculer dans tes certitudes et ton quotidien, un moyen! J'ai beau me labourer le visage de mes ongles, en suivant la trace humide des larmes, rien... rien... Rien!

Je réessaye. J'inspire profondément, calmement dans la mesure du possible, et je t'imagine, en ce moment. Paisible, doux, peut-être endormi, c'est probable. Je suis les courbes de ton visage en pensée, m'attendris, me recueille. Puis je lâche tout, un hurlement, un hululement de folle à l'agonie, prête à tuer, prête à vivre, prête à tout, à l'immensité, je perce l'air le temps l'espace je vibre frémis déchire tout ce qui nous sépare l'air le temps l'espace et je t'appelle je t'appelle à travers tout de toutes mes forces insensées l'air le temps l'espace ne sont rien je hurle et explose en millions de particules en millions de couleurs qui peignent la nuit l'air le temps l'espace ne peuvent rien écoute!

Haletante. Pantelante. Désarticulée. Une poupée sur le sol, les yeux ouverts, vitreux. Siffle, ma respiration. Je tremble. J'écoute. J'attends une réponse. Avant, je te sentais avec moi, toujours. Avant, je percevais ta présence à toutes les heures, quoi qu'il advienne. Avant, tu étais là avant que je ne t'appelle. C'est impossible que tu m'aies abandonnée, impossible que tu sois parti... Je guette...

Pourquoi je t'entends plus! Pourquoi je t'entends plus!

Ce silence... Ce silence! Mais qu'ai-je fait...

Salutation à toi jeune demoiselle,


Ces derniers temps je ne me suis pas octroyé le temps de lire quoi que ce soit, j’espère que le monde me pardonnera cette indélicatesse. Mais là, je me sens d’humeur à percer les secrets des lectures les plus intrépides, et celle-ci en fait partie.
Bon tout d’abord, je ne vais pas jouer au prof de grammaire, je suis mal placé pour le faire et ceci est juste une réponse à une réflexion artistique.
Le désir, dans ton texte, est bien retranscrit, il envoûte le lecteur d’une angoisse palpable. Le passage sans virgule est déroutant au début, j’ai dû le relire deux fois pour rentrer dans un rythme adéquate à l’émotion dégagé. (J’écris bien quand même, non ?)
Bref, je n’ai pas envi de rentrer dans les grands détails, alors je finirais sur un mot :
Très intéressant, et si le silence peut être brisé par tes écrits, mes tympans les accueillerons avec joie… Ca fait plus d’un mot ça ?!



Artemis Vi De Jalon, qui va s’acheter un sonotone…………………………………………..

C'est vrai que le passage sans virgule j'ai eu un peu de mal aussi au début. Mais en relisant ça passe tout seul. Ca donne une lecture rapide. Une sensation d'énervement qui passe ?

Mais en tout cas, c'est un texte très prenant. (Moi non plus j'avoue que je lis plus beaucoup en ce moment, *pas taper* mais bon Antigone voulait ab-so-lu-ment que je lise son texte mais le titre m'a appelée, et c'est là que je passe pour une tarée mais je m'égare, remplaçons appelée par interpelée.) Enfin donc avec cette longue parenthèse je m'y perds... Je disais donc que c'est un trèèès jouli texte, quoiqu'un peu trop mélancolique pour la soirée vannes pourries, mais tu as toujours ce magnifique talent d'écriture Antigone et j'accroche.
Essaye-toi à des notes plus joyeuses ça sera tout aussi bien.

En fait le passage sans virgule (puisqu'il semble plus perturbant que ce à quoi je m'attendais) est supposé empêcher de reprendre la respiration, et donc traduire l'impression de cri jusqu'à ce qu'on soit à bout de souffle... Ceux qui ont fait du théâtre (ou des cours de diction d'ailleurs) auront peut-être plus de facilité...

Merci pour vos commentaires en tout cas (et Torny arrête de dire partout que je t'ai forcée, c'est pas vrai, je t'ai innocemment appris que j'avais posté un nouveau texte, c'est tout!). Artémis, je serai ravie de te casser les oreilles encore longtemps!

un passage sans virgule, ou ça ou ça


ha oui tiens là


je l'avais pas remarqué, enfin il m'avait pas gêné quoi... Et il retranscrit parfaitement ce que tu dis Am, "le passage sans virgule est supposé empêché de reprendre la respiration, et donc traduire l'impression de cri jusqu'à ce qu'on soit à bout de souffle... "

A part ça bien j'aime vraiment beaucoup, c'est dur, et c'est du Antigone quoi.

Je connais les silences... Je connais aussi l'absence... Et je reconnais tout ça dans ton texte, quelque chose d'immense et de profond...

Il y aussi quelque chose de bestial, d'inhumain...

En bref, j'adoooooooore


Et Plume s'en alla vite fait avant qu'on lui dise qu'elle écrit pas beaucoup en ce moment...

bah dis donc kan c la grand chef tout le monde s'y met... pour la peine je dirais rien et je vous sommerais d'aller commenter cette pauvre taraking ou encore ce pauvre lain, qui prennent la peine d'écrire un peu plus ;p

tu m'en veux pas antigone c pas personnel hein

Meuh non mon chaton enfin!

(enfin p'tet un peu mais je ne dirai rien, pas même sous la torture!)

j ui pas un chaton je suis un chat mature et majeur

(Tu seras un chaton si je décide que tu es un chaton, Dieu ici c'est moi et je fais de l'abus de pouvoir si je veux!)

(Mais si tu préfères un chou on peut négocier! )