Solitude

Elle dit que la solitude est indispensable pour elle. Mais pourquoi tant que ça ?

Ce soir-là, comme tous les autres, elle décide de sortir. L’air est doux, la légère brise vient lui caresser le visage. Encore une fois, elle a déclaré qu’elle voulait être seule, qu’elle voulait réfléchir. Elle a donc faussé compagnie à ces gens, qu’elle connaît si bien pourtant. Ou alors elle croit les connaître ? Elle ne sait plus. D’ailleurs elle n’a jamais su. Elle, personne ne l’a jamais cernée. Et pour cause… toujours cette même phrase, toujours au même moment. Elle se plonge dans un silence absolu jusqu’au moment du repas, à la même heure, chaque soir. Et les seuls mots qu’elle prononce sont un vœu de solitude. Mais à côté de cela, elle a bien besoin de personnes pour la comprendre, la soutenir. S’il n’était pas là, que ferait-elle ? Lui qui la comprend si bien…

Ce soir encore, elle marche lentement dans le sable, sa jupe flottant au vent, sans toutefois laisser entrevoir quelque chose qu’elle ne désirerait. Et ses traces de pas s’impriment, dessinant un chemin vers le même rocher, toujours le même. Et lorsqu’elle l’a atteint, elle s’assoit dessus. La mer est d’un calme étonnant comparé au brouhaha de ses songes. Le coucher de soleil la garde muette, elle l’admire. Il se reflète sur l’eau non agitée, une eau paisible d’un bleu éclatant. Même le soir…

Et elle reste là, des minutes, des heures sûrement, sans bouger. Doucement les larmes se mettent à couler. Elle pense qu’elle peut laisser ses soucis s’envoler dans l’air chaud comme elle laisse ses larmes tomber dans l’eau. Elles font comme un naufrage… Une descend, tente de s’accrocher, mais au final elle chute, disparaissant au fond de la mer, puis les autres suivent. Elles coulent sur ses joues, librement. Mais ses songes ne s’apaisent pas pour autant. Elle en est libérée d’une certaine façon, pour cette nuit du moins. Elle libère son âme et s’imprègne d’un personnage, celle qu’elle aurait aimée être. Simplement quand elle se dit qu’elle ne l’est pas vraiment, de nouvelles larmes viennent s’ajouter aux précédentes. Ses yeux noirs sont voilés.

Quand elle ne pleure pas son regard reste vide. Son visage est dénué d’expression. Et tous ces gens qui lui demandent si ça va, mais ne s’en souciant pas le moins du monde. Serait-ce trop demandé, un peu de sincérité ? Les personnes sincères, elle les a gravées au fond de son cœur. Elle sait que celles-là se soucient véritablement d’elle ; alors là elle peut répondre, se confier. A d’autres elle ne s’ouvre pas. Elle leur demande juste de la laisser seule, rien qu’un instant. Un instant pour pouvoir se libérer…

Mais si ça n’était qu’un appel à l’aide ?

Et si je vous disais qu’elle n’est autre que moi…

J'adooore ce texte... La forme, les mots et aussi le contenu...

Elle pourrait aussi être moi... Et pour ça je te remercie d'avoir écrit ce texte...

Houlààà... Exactement pareil que Plume
C'est tout simple, bien exprimé, j'en ai des frissons . Merci... C'est superbe.

Vi il me touche aussi... la forme est fluide, et le fond, le fond...

bref ca me touche...