Vincent C Nouveau
Nombre de messages : 49 Date d'inscription : 10/12/2008
| Sujet: Polar - 01 - Présentation du tueur à gages Ven 12 Déc à 13:40 | |
| Mon nom est Vassili, je suis un tueur à gages, et ça n’est pas pour l’argent facile que j’ai choisi ce métier. J’ai connu de longues années de galère avant d’être un tueur professionnel correctement rémunéré. Dans de nombreux pays, on peut louer les services d’un tueur à gage pour une bouchée de pain. La dernière mission qui m’a été confiée consistait à abattre un riche philippin. Dans ce pays, un contrat se monnaie à moins de cent euros. La personne qui m’avait embauché devait être sacrément motivée pour me payer cinq mille euros, plus les frais. La vérité est qu’avec tous ces amateurs qui crèvent de faim et sont prêts à tuer père et mère pour une bouchée de pain, le travail est souvent bâclé. Croyez moi, personne plus que les tueurs souhaitent la fin de la misère et de l’exploitation. Nous sommes des artisans, et voir des sous-développés faire le même boulot que nous en cassant les prix nous révolte. J’imagine que la problématique est à peu près similaire dans l’industrie du textile ou du mobilier. Heureusement, certaines personnes de bon sens continuent à privilégier un travail de qualité. Employer un européen, c’est aussi diminuer les risques que la police remonte jusqu’à vous. Si un jour vous avez besoin d’embaucher un assassin, je vous donne un conseil, ne chercher pas à connaitre son identité et ne laissez aucun moyen de remonter jusqu’à la votre. Ouvrez une boite mail anonyme depuis un cybercafé. Passer une annonce sous un faux nom, ou cherchez sur les forums depuis un autre cybercafé, mais en aucun cas vous ne devez laisser un élément qui puisse permettre de remonter jusqu’à vous. Si vous devez payer par virement, allez ouvrir un compte à numéro en Suisse. Vous l’approvisionnerez en liquide et effectuerez vos paiements par internet ou par téléphone, mais jamais depuis chez vous. L’impunité est au moins à ce prix. Pour ma part, j’ai commencé ma carrière dans le crime après le démantèlement de l’ex-U.R.S.S. En quittant les forces spéciales soviétiques, les Spetsnaz, j’étais assez physique et plutôt doué avec un calibre. J’étais aussi calé en nouvelles technologies et j’avais envie de voyager. Pour les ukrainiens comme moi, qui n’étaient bons à rien d’autre qu’à se battre, il n’y avait que deux secteurs d’activité possibles pour se reconvertir, la police ou la mafia. Même l’armée se méfiait de nous, on nous voyait toujours comme des agents à la solde du Kremlin. J’œuvrais dans le racket organisé à Kiev quand j’ai eu envie de changer d’air, ça m’a paru naturel de créer un site internet où je vantais mes qualités, en cinq langues différentes. Mes premiers contrats consistaient surtout à refroidir des femmes infidèles ou des amants malchanceux. Ça n’était pas très glorieux mais ça me permettait de vivre en Europe. J’ai toujours apprécié la diversité culturelle. En plus, je me familiarisais ainsi avec les règles des pays dans lesquels je pouvais être amené à travailler ultérieurement. Depuis quelques années en revanche, ma carrière a pris un tour tout à fait différent. Je pense que j’ai du bosser sans le savoir pour quelqu’un de très influent, un homme d’affaires ou un politicien. Toujours est-il que depuis, je croule sous les contrats, toujours anonymes et très bien rémunérés. Le boulot s’est un peu compliqué puisque mes cibles ont maintenant des gardes du corps. La plupart du temps, elles savent que leur vie est en danger. Mais en fait, je préfère travailler dans ces conditions, j’ai toujours aimé les challenges. On me demande parfois de procéder à des exécutions qui doivent passer pour des accidents. C’est dans ces cas là que je m’amuse le plus, même si des fois je me rends bien compte que la police locale fait aussi de gros efforts pour trouver des raisons accidentelles à la mort de mes victimes, et là je suis vraiment sur de bosser pour des types importants. Il y a une autre raison pour laquelle je suis content de la tournure que mon travail a prise récemment, ça fait longtemps qu’on ne m’a pas demandé de tuer une femme. Je ne veux pas jouer les moralisateurs, mais j’ai toujours rechigné à tuer femmes et enfants. C’est dommage que certaines personnes ne comprennent rien tant qu’on ne s’est pas attaqué à leur famille, ça rend le boulot plus difficile sur le plan moral. | |
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