voilà, je fais mon grand retour dans l'écriture (que j'avais un peu abandonnée...) avec ce texte qui peut être une suite possible à l'un de mes précédents écrits : un amour inacceptable.
Elle finit par se lever, ramassant négligemment les affaires posées à ses côtés. Elle a cessé de pleurer, elle n'en a plus la force, et cet état de vide la rappelle à elle-même. Elle sait, elle connaît ses sentiments, elle ne les nie pas mais pourtant, elle ne peut pas les accepter. Elle n'admet pas qu'elle soit si démunie de son libre arbitre face à lui. Elle, si forte, si déterminée, si volontaire dans son désir de liberté ! est réduite à néant devant ce sentiment d'amour mielleux et naïf, insoutenable en sa présence. Elle se sent victime d'une mauvaise blague, comme projetée dans l'un de ces vieux films à l'eau de rose puant et écœurant de destinée, de grand amour infini jusqu'à la fin des temps, de toi et moi devant l'éternité, de je t'aime depuis le premier regard partagé, de mes yeux dans tes yeux. Comment ça, elle, qui était prête à se jurer une vie de solitude, vouée à la recherche de son moi personnel, se retrouve mise à nue devant cet homme ?! Elle ne peut se contrôler, elle s'épanche et déverse dans le romantisme, du rose bonbon au rouge passion, celui-là même qu'elle a depuis toujours en horreur. Mais c'est plus fort que tout ! Alors elle se protège, comme elle peut ; elle se montre distante, froide, odieuse, détestable. Le pire (ou le mieux, après tout), c'est qu'il s'accroche, il tient.
Lui, il est dingue de cette fille. Il mourrait pour elle sans hésiter, avec peut-être comme seul regret de la laisser. Il se complait dans cet amour qu'il prend soin de nourrir jour après jour. Il sait, il connaît ses sentiments, il ne les nie pas, et les accueille allègrement. Face à cette attitude déconcertante, il n'a pas peur. Il est patient. Il sait qu'elle n'est pas encore prête à s'investir dans une histoire de sentiments. Alors il attend. Il l'attend, tendrement. Parfois, il a mal ; mal de ce temps perdu, gâché, gaspillé, à attendre qu'elle l'accepte, qu'elle s'accepte. Mais il est confiant. En elle, en lui, en la vie. Il sait que leur temps viendra. Et il n'a pas peur, et il est confiant, et il l'aime inéluctablement ; alors, il l'attend.
le 14-04-2009