Salut à tous, aujourd'hui j'avais besoin d'écrire. C'est sorti comme ça. Et voici un texte auquel je n'arrive ni à donner un sens, ni à donner une réponse. Lisez le si vous le voulez, si vous y arrivez. Prenez le comme vous le voulez, le pouvez. Je suis curieux de la réaction qu'il suscite chez les autres, même si c'est pour entendre qu'on l'a trouvé illisible et incompréhensible.
Bonne lecture.
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Suis-je toujours moi ? Une bonne question que celle la.
Mais que suis-je ? Combien suis-je ? Je crois qu’il y a plusieurs moi. Plusieurs images, plusieurs sons. J’aimerai pouvoir dire que je suis ceci ou cela, comme ci et ça, pas autrement. Mais je ne peux. Je suis parfois l’un, et là, je suis autre.
Il y a le moi qui a grandit, celui qui a découvert la vie. Celui qui a eu toutes ces expériences, tous ces délires, qui a vécu tout ces trucs qui à l’autre font dire : « Ah j’étais con quand j’étais jeune ! », celui la même qui, une fois ces mots dits, rappelle à l’autre : « Con peut-être mais un con heureux ». Ce moi la, il ne prévoit rien, il vit au jour le jour, il se fait plaisir, n’écoute pas l’autre, n’écoute personne. Ce moi la, c’est celui des rires, celui des pleures. C’est le moi des premières amours, belles illusions, belles désillusions. On a le sourire quand il prend le contrôle, il est insouciant. C’est tellement jouissif, d’agir sans penser aux conséquences.
Les conséquences, c’est ce qu’essaye de prévoir cet autre moi. Prévoir, voila ce qu’il veut cet autre, ne pas être surpris, ne pas être pris au dépourvu. Cet autre moi, c’est celui qui a peur. Quand il se réveille, il se demande ce qui pourrait arriver d’imprévu. Moi des plans, des projets, des espoirs, des regrets, de la satisfaction, de la honte. Il se reproche les actes des autres moi, il se reproche ses propres actes. Il pense « j’aurai pu faire mieux, j’aurai du mieux faire ». Il s’enflamme « je dois faire mieux, je ferai mieux ». Il cherche la perfection, il ne supporte pas qu’on s’éloigne de ce qu’il a décidé. C’est le moi de la réflexion, de la prévision. Celui qui analyse, qui examine, celui qui voit. Il est science, il est raison, il est action. Ce moi est rapide, précis, concis, efficace. Il est sur de lui. Il ne se trompe pas. Il contrôle.
Le contrôle, c’est justement ce qui fait défaut à l’un des moi. Ce moi si particulier, celui qui rêve, celui qui s’émerveille, qui imagine. Ce moi des fantasmes, des illusions. C’est un moi dangereux, il semble faible, il est très puissant. Il semble mou, il frappe très fort. Il est flou, il est fou. Vicieux, il se mêle de ce qui ne regarde pas, complique tout. C’est un trouble-fête. Il transforme le vide en matière, matière attirante, matière contaminée. Car ce moi, il ne crée que désordre. Il est d’une autre dimension, c’est moi des combats intérieurs. Celui qui se manifeste quand tous les autres sont satisfaits ou endormis. Celui qui vous harcèle, qui vous hante. Il se cache pour mieux resurgir.
Il y a encore d’autres moi, que on distingue moins bien, des froids, des chauds, des sombres, ceux dont on a honte. Ces moi qu’on refuse, qu’on cache, certains parce qu’ils sont incompatibles aux moi de nos semblables, d’autres, simplement parce qu’on ose pas les voir jugés. Ces moi sont étouffés par le eux, un moi spécial, celui qui se souci de l’image, du paraître, celui qui essaye d’agencer tout les moi. Celui qui aimerait organiser les différents moi en un tout qui soit beau, un tout dont puisse être fier. Celui qui n’y arrivera jamais.
En fait d’un moi unique, tous les moi sont font la guerre, l’un prend le dessus, prend les commandes, il conditionne des mouvements. Ces même mouvement provoque la contre attaque d’un autre moi, qui a son tour prends le dessus, les commandes, et agit. Vainqueurs et vaincus se croisent, échangent leurs rôles, s’envient, se dégoûtent, se haïssent, s’aiment. Ils sont subis à l’influence des moi sombres, des moi flous, il se heurtent à eux. L’un est heureux, l’autre non.
Seront-ils un jour tous à l’unisson ? Vibrerons-t-ils tous en harmonie ?
Et quand bien même le feraient-ils, serais-je heureux ?