En espérant être dans la bonne catégorie
Nous devons le nouveau titre à Antigone
[sans titre]
Nous sommes là devant vous
Plus jamais à genoux
Nous nous levons bientôt
Pour tuer vos ancêtres vos règles et vos lois
Victor est mort Vive Arthur !
Il avait duré trop longtemps pour faire vrai celui-là
Nous sommes là pour piétiner
Pour changer pour détruire
Avec nos vers blancs et nos mots insensés
Nous sommes là pour choquer
La liberté c’est un stylo
Ou un clavier ou une poinçonneuse pour Louis
Tu ne sais pas écrire
Dessine
Tu ne sais pas dessiner
Je dois avoir une corde pour toi quelque part
A bas l’aurtôgraffeuh et la ponctuation
C’est une armée en marche qui a soif d’absolu
Nous sommes nés trop tard
Il n’y a plus rien à inventer
Si
Mélangeons saccageons brûlons
Encore et encore et encore
On verra bien ce que ça donnera
Phrases scandées doucement
Comme si on pouvait scander doucement
Si ça rime c’est par accident
Montagnes lointaines de l’avenir
Bercées par les brumes de l’incertitude
Cachées par les nuages de l’inquiétude
Trop loin de la bonheuritude
Ca existe puisque je l’ai inventé
Comme dit l’autre Bison Ravi
Quand nous serons morts
D’avoir vécu trop fort
Quand le Ciel prendra peur
De nos infimes mouvements
Quand nous ne serons plus que cendres
Qui se souviendra de nos noms ?
Nous ne serons plus rien
Plus rien que des mots
Griffonnés à la hâte sur du papier déjà jauni
Nous sommes les poètes maudits
Nous sommes là devant vous
Plus jamais à genoux
Nous nous sommes levés
Combien continueront ?
Combien nous quitteront ?
Des courbatures partout
Ils seront nombreux les déserteurs
Effrayés par les pouvoirs de leur main
Grisés par les mots
Ils seront morts trop tôt
Tueur en série
Ca ça doit être un chouette métier
Tuer des gens
Prendre leur souffle
Stopper le flot de leurs pensées
Un con de moins à mettre en orbite
Tant pis pour ceux que nous choquons
Moi en tout cas je suis choquée
J’aurai mieux fait de me taire comme d’habitude
Leur donner la mort pour allonger ma vie
Derrière les barreaux
Non finalement non je choisirai autre chose
Plus d’ancêtres ni de règles ni de lois
Il n’y a plus personne devant nous
D’autres sont derrière encore à genoux
Ils se lèveront
Nous mourrons
Nos cris de guerre et nos idéaux
Mourront avec nous
Notre armée en marche
No monstres sacrés
Nos stylos et nos claviers
Périront aussi
Il ne nous restera plus
Qu’à nous taire
Qu’à laisser passer
Soif d’absolu
Je ne veux pas qu’on me donne
Je veux prendre
Tout
Tout de suite
Mon bonheur et aussi celui des autres avec
Quitte à mourir d’avoir trop voulu vivre
Mais je ne me tairai pas
Il restera toujours
Un morceau de silence
Un moment de papier
Pour crier sa révolte
Et cracher sa haine
Pourquoi tant de N ?
Sans N tu ne peux pas dire non
L’amour et la haine c’est la même chose
De l’un à l’autre
Il n’y a qu’un geste
Un mouvement
Une pensée
Un regard
Un rêve
Un mot
Toujours les mots
Quand tu n’auras même plus
Tes yeux pour pleurer
Il te restera toujours
Tes mots pour crier
Même dans la tombe
« Ci-gît quelqu’un de mort »
La peur c’est comme le gris
Ca remplit le cœur
Comme la passion de la haine
Ca colle aux chaussures
Ca suinte le long des murs
Ca se crache à la figure
Comme une insulte
Putain de merde
Je suis choquée
Ta gueule et marche droit
Je m’y attendais aussi
Ta gueule je te dis
Non je ne marcherai pas droit
Je sortirai du rang
Quitte à passer pour une folle
Quitte à zigzaguer
Pour ne pas suivre les autres à Panurge
C’est où
Et tant pis si on ne comprend pas
On ne comprend jamais rien de toutes façons
C’est de la poésie ça ?
Et encore c’est pas en prose
Tu te rappelles le premier mot que tu as dit ?
Un truc con je le sens
Et ils continueront à marcher
Moi je serai partie dans l’autre sens
Je ne peux pas les suivre
Je ne veux pas les suivre
Je ne les suivrai pas
Et je serai enfin vendée
Avec un D comme demain
Avec un D comme toujours
_____________
Pour ceux qui doutaient encore de ma santé mentale